Algérie

L'ex-fort ottoman de Cherchell en maquette



Lors d'un entretien que nous avons eu récemment avec le Dr Bellahcene Rachid, l'un des responsables de l'Association Bellombra, à propos de la réalisation d'une reproduction à l'état de maquette de l'ancien fort turc de Cherchell, nous avons appris qu'un groupe d'universitaires et historiens vient de concrétiser le v?u de plusieurs scientifiques cherchellois de voir revivre l'ex-fort turc de Cherchell.A ce titre, M. R. Bellahcene nous dira que plusieurs personnalités et diplomates étrangers étaient présents à cette cérémonie de présentation et à cette reproduction de l'ouvrage historique à l'instar de l'ambassadeur de Turquie en Algérie ainsi que des diplomates turcs, le directeur de la culture de la wilaya de Tipasa et autres personnalités culturelles algériennes.
En marge de cette cérémonie, plusieurs conférenciers ont présenté des exposés, à l'instar de MM. Bellahcene Rachid, Behiri Abdelkader, Khellaf Rafik et Hamza Mohamed-Cherif.
Au cours de leurs exposés, ces jeunes experts, historiens et scientifiques, de concert avec la participation active de plusieurs docteurs en archéologie, en architecture, en histoire et d'universitaires enseignants des universités de Blida, d'Alger et de Tipasa, se sont organisés dans le cadre d'un collectif appelé «les Amis du fort de Cherchell». Ce groupe s'est relayé pour présenter les étapes suivies pour concrétiser cette initiative, cela à la suite d'une idée qui a germé avec l'aide du ministère de la Culture et du Musée national de Cherchell. Il s'agissait d'organiser, dans le cadre du mois du Patrimoine, une journée d'étude et une exposition sur ce monument disparu qu'est l'ex-fort ottoman de Cherchell.
Selon le Dr R. Bellahcene, «cette rencontre récente se veut être la restitution et la vulgarisation à un large public du fort de Cherchell construit en 1518 par le Turc Arroudj Barberousse et détruit par les Français en 1860».
La recherche menée par ce collectif de scientifiques et de passionnés du patrimoine s'est basée sur «un volet théorique, alliant la consultation des archives militaires du château de Vincennes en France et sur un volet de recherche du site par l'utilisation de la géophysique avec comme objectif, une recherche sur la construction et l'architecture de ce fort, son implication dans la défense de la ville, sa géolocalisation et, enfin, sa modélisation en 3 dimensions». Le Dr Rachid Bellahcene, l'inlassable animateur de ce collectif scientifique, s'est évertué à évoquer «l'attaque de Cherchell par l'amiral espagnol Andréa Doria, à la tête de 25 navires en 1531», avec comme hypothèse que «ce fort de Cherchell aurait été une prison et que sa destruction permettrait l'évasion de 800 esclaves emprisonnés», expliquera l'orateur en ajoutant que «l'amiral Doria avait fait débarquer trois compagnies pour délivrer ces esclaves, permettant aux soldats de Doria de se livrer au pillage de la ville».
Un autre expert de l'Université d'Alger s'est attaché, quant à lui, à la présentation du fort de Cherchell en évoquant la stèle commémorative de l'époque fatimide, en disant que ce fort fut construit sur la forteresse byzantine qui pré-existait.
Une autre universitaire de l'Université de Blida présentera «la nature des fortifications et les moyens de défense de la ville» en évoquant la structure du bordj de Mostaganem, qui présente, selon elle, des schémas datant de 1841, des similitudes avec celui de bordj Cherchell, en rappelant que le fort de Cherchell fut transformé en prison ottomane, tout en précisant que ce fort n'intéressait pas les Français, sachant qu'il était plus récent que le fort de Joinville. L'orateur précisa, par ailleurs, que Cherchell était incluse dans le territoire de Dar-Essoltane.
Rappelons que lorsque en 2011 et 2013, cet ex-fort de Cherchell fut squatté, pour en faire un marché hebdomadaire, puis, une quinzaine commerciale , ensuite, une caféteria dédiée à une marque de boisson gazeuse, et, enfin, un parking automobile, plusieurs citoyens de Cherchell se sont indignés de cette appropriation inexpliquée, et des quotidiens nationaux se sont fait l'écho de cette indignation.
Plusieurs observateurs révéleront alors que «cet ex-fort ottoman de Cherchell est un vestige historique datant du XIVe siècle, compte tenu de sa proximité avec la fontaine romaine, un autre vestige historique situé à 200 mètres plus loin, en rappelant que ce fort, qui avait été «anciennement bordé de chaises en bois dans les années 1950, puis de sièges en béton au profit des touristes venus admirer le port et son majestueux phare, fut, dans les années quatre-vingt-dix, profané et bétonné, au grand dam des riverains et au mépris de l'Histoire».
Les observateurs, d'abord intrigués, se sont insurgés en disant qu'il y a mépris pour l'Histoire face à ce massacre culturel et à la destruction de ce monument.
Houari Larbi


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