Près de deux mois après leur jugement en première instance,
l'ex-directeur général et l'ex-juriste des Moulins d'Oran, filiale du groupe
Eriad, comparaissaient mercredi devant la Cour, suite aux appels formulés par
la défense et par l'accusation. Confirmant la culpabilité des deux mis en cause
du délit de corruption, la Cour les a condamnés à deux ans de prison ferme,
soit une année de moins par rapport à la première sentence. Les preuves
établissant l'existence d'un pacte de corruption et l'arrestation en flagrant
délit de cet acte étriquaient la marge de manÅ“uvre pour la défense qui s'en est
trouvée fragilisée. La Cour d'appel a assorti son verdict d'une amende de
50.000 DA. Au titre de la réparation civile, les deux condamnés doivent verser
50.000 DA plus 30.000 DA chacun, au profit de la partie civile.
Le vendredi 6 août, aux environs
de 10 h 30, dans un café situé dans le quartier des Castors, au centre-ville
d'Oran, les deux mis en cause ont été appréhendés en possession d'une somme de
50.000 DA, composée de 50 billets de 1.000 DA préalablement photocopiées. Cet
argent représentait, selon l'accusation, une « avance » reçue par le DG et le
juriste d'ERIAD Oran en échange de la délivrance d'un document administratif au
fils d'un ancien travailleur (décédé) de cette unité céréalière. L'homme en
question avait sollicité cette « attestation d'occupation des lieux »,
certifiant que son défunt père avait occupé le logement de fonction sis rue
Khalifa Bensalmen (ex-rue Président Fallières) de 1962 à 2000, mais les deux
responsables sus cités lui avaient fait comprendre qu'il ne pouvait obtenir
gratuitement ce papier qui lui permettra de s'approprier ce bien à haute valeur
immobilière. Selon les rapports d'enquête et les PV d'audition, un montant de 5
millions de DA lui avait été réclamé. La « victime » a déposé une plainte
auprès du 10e commissariat d'Oran, qui a mis au point une souricière après en
avoir informé le parquet. Le fils du gardien a donc feint d'accepter le marché.
Sa femme s'est fait passer pour sa belle-sÅ“ur, aisée émigrée en Pays-Bas, dans
le rôle de la prêteuse d'argent. Un rendez-vous a été fixé le vendredi 6 août
aux Castors. Une fois les 50 billets de 1.000 DA dans la poche du juriste,
montant qui devait représenter une première tranche de 1% de la transaction,
selon l'accusation toujours, des policiers en civil sont passés à l'action.
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Posté Le : 09/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com