Algérie

«L'évasion fiscale a atteint des niveaux intolérables»



Fin des débats sur le projet de loi de finances pour 2022 qui sera voté, demain, par le Conseil de la Nation, après son adoption par l'APN. En répondant hier aux interrogations des sénateurs, le Premier ministre a déploré le faible niveau de recouvrement fiscal, affirmant que le caractère social de l'Etat ne sera pas abandonné.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - En répondant aux questions des sénateurs dans le cadre des débats sur le projet de loi de finances 2022, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a tenu d'abord à assurer que l'Etat ne renoncera pas à son caractère social.
Cela, avant d'énumérer quelques priorités du gouvernement, comme la lutte contre l'évasion fiscale, la bancarisation de l'argent de l'informel et la récupération du foncier industriel, touristique et agricole détourné durant les dernières années.
Ainsi, le Premier ministre a insisté sur la nécessité d'améliorer le recouvrement fiscal dont le niveau est, selon lui, très faible. « La fraude et l'évasion fiscale ont atteint des niveaux intolérables », a-t-il déploré, estimant que l'amélioration du recouvrement fiscal est désormais nécessaire à la prise en charge des exigences du budget de l'Etat qui est, quant à lui, déficitaire depuis le début de la chute des prix des hydrocarbures en 2014.
Dans ce contexte, l'orateur a mis l'accent sur la stratégie du gouvernement de réformer de manière pluriannuelle le système fiscal et de moderniser l'administration fiscale, dans l'objectif de gagner la confiance du citoyen. Dans ce cadre, il a souligné que 40 centres des impôts sur 56 chargés de la gestion des dossiers des PME et 132 centres de proximité des impôts sur 250 centres programmés ont été réceptionnés.
Sur sa lancée, le Premier ministre a évoqué l'épineux dossier du marché informel qui pénalise lourdement l'économie nationale, à travers les masses colossales qui y circulent.
Il a appelé les acteurs de ce marché à profiter des dispositions du projet de loi de finances 2022 pour intégrer le marché officiel, afin d'utiliser cet argent au bénéfice de l'économie du pays. Et d'affirmer que la finance islamique est justement instaurée pour contribuer à la récupération et la bancarisation des masses considérables du marché parallèle.
D'autre part, le Premier ministre a affirmé que la démarche de récupération du foncier industriel, touristique et agricole attribué durant les années de règne de l'ancien Président se poursuivra. Il a indiqué que « des milliers d'hectares ont été attribués et non exploités », ajoutant que ce foncier sera réattribué « aux véritables investisseurs qui y ont été privés à cause de la corruption afin de créer de la richesse et des postes d'emploi».
En réponse à un sénateur qui a demandé d'imposer un impôt aux riches pour rembourser les subventions dont ils ont bénéficié, et ce, dans le cadre de la révision du système des subventions, l'orateur a rappelé que toute personne physique qui possède plus de 100 millions de DA est considérée comme riche et soumise, de ce fait, à l'impôt sur la fortune.
Concernant le financement du déficit budgétaire, M. Benabderrahmane a indiqué que le gouvernement va recourir aux moyens de financement internes, comme le financement bancaire ou le recours au Fonds de régulation des recettes (FRR), écartant ainsi tout recours à l'endettement extérieur et à la planche à billets.
Interpellé sur les projets d'infrastructures de base gelés à cause de la crise financière qui s'abat sur le pays depuis 2014, le Premier ministre a répondu qu'ils seront dégelés en fonction du caractère prioritaire de chaque projet et en fonction de la santé financière de l'Etat. Et d'annoncer un recensement économique général dans l'objectif de rationaliser l'utilisation des ressources financières du pays.
K. A.


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