Algérie

L'Europe se barricade



L'Europe se barricade
Plus qu'une réédition du Patriot Act, fermement réfutée par le Premier ministre Emmanuel Valls, la riposte sécuritaire, mue en « devoir de vigilance », se décline en mesures de défense concrètes. « Il faut une réponse exceptionnelle, qui doit reposer sur le débat, la concorde nationale, dans le cadre du parlement et nous en reparlerons avec Claude Bartolone et Gérard Larcher, les présidents de l'Assemblée et du Sénat ». Une 6e réunion de crise a ainsi été convoquée, hier, à l'Elysée, pour faire le point sur les dispositifs de prévention et de protection. Les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de la Justice, de la Culture et les responsables de la police, de la gendarmerie et des renseignements étaient présents à la grande messe sécuritaire dont il est loisible d'identifier une volonté de durcissement. Face à « l'ampleur des menaces », le président François Hollande a demandé aux « forces armées » de contribuer à la sécurité des « points sensibles du territoire », nécessitant une mobilisation de 10.000 hommes. Il va de soi que Vigipirate aux failles béantes a été consolidé « à un niveau jamais atteint » par l'arrivée d'un nouveau contingent, fort de 8.470 militaires, destiné à assurer la protection des journaux, des rédactions, toutes les institutions qui peuvent faire l'objet d'une attaque, plus particulièrement les synagogues, les écoles confessionnelles juives, mais aussi les mosquées » visées par un certain nombre d'attaques. Près de 5.000 policiers et gendarmes ont déjà été affectés, hier, à la surveillance des 717 écoles et lieux de culte juifs de France. Des soldats seront également envoyés en renfort dans les 48 heures. Bernard Cazeneuve a également annoncé qu'un préfet allait être nommé coordinateur de la sécurité des sites de la communauté juive. D'autres pistes sont avancées. Il s'agit du renforcement des systèmes d'écoutes administratives et judiciaires dans les enquêtes antiterroristes et la généralisation de l'isolement des détenus islamistes radicaux. La citadelle française qui entend fructifier le consensensus interne et international du 11 janvier a fait bouger les frontières des anciens « londonistan » ébranlés par l'assaut de « l'extrémisme violent ». Et, si l'absence d'Obama a surpris, le sommet mondial de Washington (18 février) préconisé par le ministre de la Justice américain, Eric Holder, a donné plus de cohérence à la volonté de contribuer aux « efforts entrepris aux niveaux intérieur et international pour empêcher les extrémistes violents et leurs partisans de se radicaliser, de recruter ou d'inspirer des individus ou des groupes aux Etats-Unis et ailleurs, dans le but de commettre des actes de violence », selon un communiqué de la Maison Blanche. Cette initiative a été lancée lors de la rencontre internationale contre le terrorisme, organisée à Paris le 11 janvier. Les 11 ministres européens de l'Intérieur et Eric Holder ont convenu du renforcement du dispositif européen et international, à travers un contrôle rigoureux aux frontières extérieures de l'Union européenne, la collecte des données fournies par les voyageurs aux compagnies aériennes (PNR) et la mise en place d'un « partenariat » avec Internet pour une identification et le retrait des « contenus incitant à la haine et à la terreur ». C'est que toute l'Europe, gagnée par la fièvre de l'islamophobie montante, tremble dans ses fondations. Le Pegida allemand (mouvement anti-islam) mord sur le drame parisien pour relancer le cycle de manifestations dénuées, selon le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas, d'« une once de décence ». La problématique du terrorisme religieux, de l'extrémisme et des « jihadistes européens » est posée.




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