Algérie

L'Europe s'attaque aux fonds spéculatifs



La crise financière de 2008, devenue une crise économique mondiale du fait de l’action spéculative à grande échelle, n’a pas fini de mobiliser les institutions dans le monde pour la mise en place de règles qui pourraient faire éviter une autre crise de la même envergure. Le G20 avait pris des résolutions pour réformer le système financier international.
Une première résolution avait déjà été prise lors de la réunion du G20 à Washington au mois de novembre 2008, en pleine crise. Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres du G20 se sont engagés, le 15 novembre 2008, lors de leur réunion à Washington, à réformer le système financier mondial et à prendre des mesures pour faire face au ralentissement de l’activité économique. «Nous sommes résolus à renforcer notre coopération et à œuvrer de concert pour relancer la croissance dans le monde et pour réaliser les réformes nécessaires dans les systèmes financiers du monde», avaient souligné les dirigeants dans la déclaration qu’ils avaient adoptée.Le plan d’action approuvé par les participants à la réunion prévoit que les ministres des Finances doivent œuvrer en vue de réformer les pratiques et les marchés financiers qui ont exacerbé la crise actuelle. Par exemple, il est prévu de renforcer la transparence dans la vente des produits financiers complexes et de modifier les pratiques en matière de rémunération des cadres de direction et de la prise de risques. Cet axe a été pris en charge par l’Europe. Mardi, lors d’une réunion à Bruxelles, les Européens ont trouvé un compromis pour réguler les fonds spéculatifs, accusés d’avoir amplifié la crise.Des représentants du Parlement européen, des gouvernements de l’Union européenne et de la Commission européenne ont mis en place un dispositif qui consiste à opérer la régulation à travers un passeport européen pour les gestionnaires de ces fonds. Ce passeport permettra aux gestionnaires de ces fonds de commercialiser des produits financiers dans toute l’Union européenne en contrepartie de la mise en place de règles de bonne conduite (transparence, capitalisation minimale, gestion du risque, limitation des conflits d’intérêts...). Au début de la crise, en 2008, l’opinion avait mis en avant la régulation des fonds spéculatifs en considérant qu’ils prenaient trop de risques pour un gain maximal.C’est la faillite de la banque Lehman Brothers qui avait amené l’opinion à tirer la sonnette d’alarme, puisque toute l’Europe avait été contaminée par les nouveaux produits financiers à haut risque. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, où l’activité de ces fonds est très développée, n’étaient pas d’accord pour un contrôle de l’activité de ces fonds en accusant les partisans de la régulation de développer une action de protectionnisme qui mettrait en danger l’activité libérale financière.Les eurodéputés avaient réclamé dès septembre 2008, juste après la faillite de Lehman Brothers, un meilleur encadrement des fonds spéculatifs, accusés d’encourager la spéculation, car ils prennent des risques importants pour obtenir les rendements les plus élevés possible. En développant un accord, les Européens se préparent à la prochaine réunion du G20 qui aura lieu à Séoul, en Corée du Sud, les 11 et 12 novembre prochain. Selon des statistiques fournies par Bruxelles, «les fonds spéculatifs géraient 2000 milliards de dollars dans le monde avant la crise financière».EN 2009, ce montant aurait été ramené à 1200-1300 milliards de dollars. Les députés européens doivent entériner cet accord le 11 novembre prochain. Cette réforme de la législation fait l’objet de grandes résistances de la part des groupes d’intérêts impliqués dans l’activité spéculative.
 


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