Le feuilleton iranien a connu ce week-end un autre rebondissement. Les pays de l'Union européenne ont décidé hier de convoquer tous les ambassadeurs ou chargés d'affaires iraniens pour protester contre la poursuite de la détention d'employés locaux de l'ambassade britannique à Téhéran.
La décision a été arrêtée lors d'une réunion d'ambassadeurs des 27 pays de l'UE à Bruxelles. « Nous allons convoquer les ambassadeurs iraniens dans l'Union européenne et nous examinerons comment la situation va évoluer la semaine prochaine concernant le personnel local de l'ambassade britannique », a souligné une source proche de la présidence suédoise de l'UE. La décision des autorités iraniennes de poursuivre en justice neuf employés de la chancellerie britannique, accusés d'avoir fomenté les « manifs » contre la réélection d'Ahmadinejad, a mis l'Union européenne en alerte rouge. La convocation des ambassadeurs iraniens dans les 27 pays européens pour « explication » n'est que la première réplique. « On garde toutes les options ouvertes », a soutenu hier une diplomate à Bruxelles. Les observateurs s'attentent à des mesures de restriction sur l'octroi de visas à certains dignitaires iraniens, et peut-être le rappel « temporaire » des ambassadeurs de l'UE en Iran. Mais en attendant, l'Europe des 27, emmenée depuis jeudi par la Suède, compte sur le retour d'écoute de Téhéran au message qui sera transmis aux ambassadeurs d'Iran en Europe. Les Européens ont déjà fait bloc autour de la Grande-Bretagne. « Les pays de l'UE sont tous solidaires avec les Britanniques », lançait Nicolas Sarkozy depuis Stockholm. Et de préciser que le maintien en détention de personnels locaux de l'ambassade du Royaume-Uni à Téhéran est « inacceptable » et qu'il s'agit d'une mesure affectant « toute l'Union européenne ».Moussavi revientLe président français, qui s'est distingué par une fermeté toute particulière depuis la réélection controversée d'Ahmadinejad, a fait savoir que l'Europe est « à l'écoute du Royaume-Uni » pour d'autres mesures à entreprendre. Le gouvernement britannique s'est dit hier « préoccupé » par l'annonce de poursuites judiciaires contre des employés locaux de son ambassade à Téhéran et a réclamé des « clarifications » rapides de la part de l'Iran. Il réagissait à la déclaration d'Ahmad Jannati, le chef de la plus haute instance électorale d'Iran, qui a annoncé que des neuf employés, arrêtés le 28 juin dernier, seraient traduits en justice. Les Européens escomptent une réponse « rapide », mais surtout « positive » de Téhéran avant de passer à la vitesse supérieure dans leur plan de riposte. Les convocations d'ambassadeurs devaient d'ailleurs commencer hier et s'étaler sur « plusieurs jours si nécessaire », selon Bruxelles. Dans l'immédiat, « l'important est d'avoir une réponse graduée » de l'Europe, souligne un diplomate européen cité par l'AFP. Dans un deuxième temps, si les employés de l'ambassade britannique ne sont pas libérés la semaine prochaine, les restrictions de visas seront « sans doute une possibilité ». « C'est dans la palette des outils diplomatiques à notre disposition », a-t-il ajouté. Cela étant dit, ce bras de fer entre l'Iran et toute l'Europe constitue un autre front ouvert par le régime de Téhéran, qui a déjà du mal à faire taire ses adversaires, même par la force. Jeudi, le candidat malheureux Mir Hussein Moussavi est revenu au devant de la scène en lançant que le nouveau gouvernement issu des dernières élections est frappé du sceau de « l'illégitimité ». C'est dire que l'équation iranienne n'est pas tout à fait résolue.
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Posté Le : 04/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hassan Moali
Source : www.elwatan.com