Algérie

L'Europe mise sur Christine Lagarde



Du moins pour ce qui est du traditionnel droit arrogé aux Européens de diriger le Fonds monétaire international (FMI).  Désormais, entre l’Oncle Sam qui s’adjuge toujours la direction de la Banque mondiale et le vieux continent qui tente de s’accrocher à son privilège de chapeauter le FMI, il y a aujourd’hui un troisième poids lourd qui sait faire entendre sa voix : les pays émergents. Ces derniers, bien que loin de constituer un pôle uni comme le sont les Européens, parviennent néanmoins à creuser des brèches pouvant, à terme, remettre en cause l’ordre actuel des choses. Dans le contexte présent, l’Europe, il est vrai, semble assurée de garder la tête du FMI. Or, cette fois, elle se voit bien obligée de défendre son privilège acquis pourtant depuis 1946. Parmi tous les noms qui ont circulé ces dernières semaines pour succéder à DSK, Christine Lagarde, ministre française de l’Economie, reste la candidate favorite, soutenue qu’elle est par son clan européen, surtout l’Allemagne et la France, moteurs d’une Union européenne torturée par la crise grecque.
Face à elle, deux candidats déclarés : le Mexicain Agustin Carstens, gouverneur de la Banque du Mexique et l’Israélien Stanley Fischer, gouverneur de la Banque centrale d’Israël, tentent actuellement de griller la politesse à l’Europe. Si le premier essaye de conforter ses chances en rassurant les Européens sur sa volonté de continuer à les soutenir contre la crise, une fois élu, le second candidat bénéficie, lui, d’un atout bien plus à même de peser dans la balance : rien de moins qu’un probable soutien des USA. Fils d’un juif letton né à Lusaka, en Zambie, Stanley Fischer est Israélien depuis six ans et était en revanche Américain depuis plusieurs décennies. Proche du président de la Banque centrale américaine (FED), Ben Bernanke pourrait  bien se voir quelque peu épauler pour prendre la tête du FMI, même si tout porte à croire que l’Oncle Sam tient toujours à la règle non écrite accordant la direction du FMI à un Européen. De plus, à 67 ans, Fischer part avec un handicap majeur : il a dépassé l’âge limite pour le poste auquel il postule. Et vu sa nationalité israélienne, sa candidature ne sera assurément pas du goût des pays arabes.
Quoi qu’il en soit, en attendant la publication de la liste officielle des candidats à la succession de DSK, Christine Lagarde et l’Europe semblent encore favoris pour prendre la tête du Fonds au cours de ce mois de juin. Au-delà de son image et de ses privilèges, l’enjeu pour l’UE est surtout de pouvoir compter sur le soutien du FMI, dont elle est le plus gros contributeur, pour faire face à la tourmente économique de certains de ses pays membres.   


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