C'est le cas notamment du Portugal qui a annoncé, il y a quelques jours par le biais de son ministre de la Présidence, Pedro Silva Pereira, la réduction de moitié de ses quotas d'immigration hors union européenne. Objectif : ajuster le contingent de travailleurs étrangers en fonction des demandes et des réalités économiques du pays.
Paris : De notre bureau La situation est loin d'être brillante chez le voisin espagnol. Madrid, après avoir accueilli des centaines de milliers de travailleurs, en majorité marocains et latino-américains et attiré près de 5 millions d'immigrés en dix ans, leur propose aujourd'hui un plan de retour. L'Etat s'est engagé à offrir à tous ceux qui désirent retourner chez eux un aller simple gratuit. Et dans le cas où ils acceptent d'abandonner leur titre de séjour pour une période de 5 ans, l'Etat a même promis de verser en plus des allocations chômage. Mais, le stratagème ne semble pas donner pour l'instant de bons résultats, puisque sur les 120 000 personnes visées, seules 6000 ont répondu à l'appel, dont une grande majorité d'Equatoriens. Concernant les centaines de milliers de saisonniers marocains, bulgares ou polonais, qui ont fait le bonheur de l'agriculture ibérique, ils sont tout simplement remplacés par des ouvriers espagnols. Pire que cela, le gouvernement a sommé les patrons d'exploitations agricoles, notamment en Andalousie, d'embaucher prioritairement les nationaux, sous peine de payer des amendes ou d'avoir des démêlés avec la justice. Résultat : des centaines de milliers d'ouvriers agricoles marocains se retrouvent sur le carreau, sans travail, errant d'une exploitation à une autre sans succès et bradant, en vain, leur savoir-faire.La menace d'une main-d''uvre qualifiée et pas chèreEn Grande-Bretagne, qui a été longtemps l'eldorado de la finance et des emplois services, l'Etat exige désormais à tous les candidats recherchant une activité juridique ou scientifique d'être titulaires d'un diplôme de troisième cycle dans le domaine et non plus du deuxième cycle, comme ce fut le cas avant. Cette élévation dans les standards de recrutement ne vise en réalité qu'à donner la priorité aux britanniques, alors que dans le passé, plus de la moitié des recrues venaient des pays anglophones, tels que l'Inde, le Pakistan, les USA ou l'Australie'L'Irlande, profondément secouée par la crise financière, a adopté la même ligne que Londres. En annonçant le durcissement de la législation sur le permis de travail à partir de juin prochain, le gouvernement cherche avant tout à donner toutes les chances de trouver un emploi aux Irlandais d'abord et aux ressortissants européens ensuite. Toutefois, malgré ces mesures jugées « discriminatoires », le taux de chômage ne cesse d'augmenter dans ce petit pays dont l'économie a été longtemps « boostée » par les investissements boursiers et les nouvelles technologies. L'Allemagne et l'Autriche ont choisi pour leur part une stratégie différente pour sauvegarder le peu de travail qui reste à leurs ressortissants respectifs. Berlin et Vienne ont fait récemment savoir qu'elles prolongeaient jusqu'en 2011 les restrictions qui empêchent la libéralisation totale du marché de l'emploi au sein de l'espace européen. Les deux capitales redoutent qu'une ouverture du marché de travail ne provoque des effets désastreux sur l'emploi local et ne pénalise davantage les chômeurs nationaux. Les deux pays craignent d'être déstabilisés par une main-d''uvre à la fois moins chère et qualifiée, comme celle qui vient des anciens pays de l'Est.
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Posté Le : 25/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yacine Farah
Source : www.elwatan.com