Algérie

L'Europe face au terrorisme et à la « nouvelle guerre froide »



L'Europe face au terrorisme et à la « nouvelle guerre froide »
Dans un monde hanté par le réveil des vieux démons de la guerre froide, particulièrement perceptible dans le vestige coréen et la crise ukrainienne, le retour à la logique des blocs a été clairement dénoncé par le Premier ministre russe, Dimitri Medvedev, qui ne voit pas de différence avec l'Europe du mur de Berlin. « On peut dire les choses plus clairement : nous avons glissé dans une période de nouvelle guerre froide », a-t-il déclaré à la Conférence de sécurité de Munich. Le verdict sentencieux traduit tout le fossé qui sépare la Russie de l'Europe atlantiste. « Les politiques européens ont cru que créer une soi-disant ceinture d'amis aux frontières de l'UE serait une garantie de sécurité. Quel est le résultat ' Pas une ceinture d'amis, mais une ceinture d'exclusion », a-t-il dit. Plus inquiétant, la montée en puissance du terrorisme international s'inscrit désormais en « certitude » solennellement évoquée par le Premier ministre français, Manuel Valls. Le monde qui a basculé dans une nouvelle époque d'« hyperterrorisme » est ainsi porteur de risques d'attentats « d'ampleur » en Europe « sans doute » supérieure à la tragédie parisienne du 13 novembre. « Nous devons cette vérité à nos peuples : il y a aura d'autres attaques, des attaques d'ampleur, c'est une certitude. Cet hyperterrorisme est là pour durer, même si nous devons le combattre avec la plus grande détermination », a indiqué Manuel Valls.Un « hyperterrorisme » à base d'un « pseudo-messianisme religieux et de l'usage de la terreur de masse » 'Cette vision réductrice occulte les fondements et les causes profondes des guerres impériales et néocoloniales qui se légitiment par la mission messianique de la démocratisation du Moyen-Orient qui ne convainc plus personne. Le grand gâchis du GMO (Grand Moyen-Orient), perçu comme « une erreur stratégique » par Obama, et les dérives sanglantes du fameux « printemps arabe » attestent indéniablement de la responsabilité historique de l'Occident qui a contribué grandement à la naissance et au développement du terrorisme sous toutes ses formes.L'Europe a mal. Le vieux continent se porte de plus en plus mal dans ses fondations unitaires. Le Brexit qui suscite un « intérêt profond » des Etats-Unis en faveur du maintien « d'un Royaume-uni très fort au sein d'une Union européenne forte » peut s'avérer fatal. Il en est l'expression concrète de l'effritement de l'Europe de la crise économique et financière qui, par-delà l'épreuve dramatique du Grexit, souffle sur les bastions européens les plus sûrs. « Le projet européen peut reculer et peut même disparaître si nous n'y prenons garde », a lancé Manuel Valls. « Il disparaîtra derrière la montée des égoïsmes et des populismes. Et ce serait là, pour nous tous, un grand pas en arrière », a-t-il affirmé. Au rendez-vous munichois, le dossier ukrainien interpelle sur l'urgence des réformes exigées par le FMI menaçant de couper les vivres en l'absence de « nouveaux efforts significatifs » de Kiev.L'avertissement lancé par la directrice générale, Christine Lagarde, est conforté par l'appel adressé par le vice-président américain Joe Biden au président ukrainien Petro Porochenko tenu de « rétablir rapidement son unité », à la suite de la démission du ministre de l'Economie Aivaras Abromavicius. Mais l'épée de Damoclès est toujours brandi par le secrétaire d'Etat, John Kerry, contre la Russie menacée de sanctions « aussi longtemps que nécessaire ».La situation en Libye n'est pas en reste dans la conférence de Munich. En marge de cette rencontre, les ministres des Affaires étrangères britannique, français, égyptien, qatari et européen et le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj pour conforter les chances d'un gouvernement d'union nationale et constituer le rempart idoine se sont retrouvés pour vaincre Daech aux portes de Tripoli.




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