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L'Europe en crise !



L'Europe en crise !
Un vent de panique sans pareille a soufflé la semaine passée sur l'Europe tout au long des quatre jours d'émeutes et de violences qui ont ébranlé Londres et plusieurs autres grandes villes du Royaume-Uni.
En temps normal, la révolte des jeunes dés'uvrés des banlieues des grandes métropoles européennes n'inquiète pas outre mesure les dirigeants politiques. Une fois l'ordre rétabli, gouvernants et classes politiques tentent d'expliquer les causes de l'éclatement des violences. Emigration, intégration et surtout islamophobie reviennent très souvent dans ce genre de débat. Mais cette fois-ci, les violences de Londres interviennent dans un contexte de crise économique profonde vécue par plusieurs pays européens. L'Europe n'a plus rien à proposer sur le plan social. Presque tous les pays membres de l'Union européenne doivent adopter des mesures draconiennes pour réduire leur endettement. Il y a quelques mois, les rues d'Athènes, capitale de la Grèce ont vécu plusieurs jours de contestations et d'affrontements entre policiers et manifestants. La Grèce est le pays le plus endetté d'Europe. Sa dette publique avoisine les 152% de son produit intérieur brut (PIB). Pour bénéficier d'un soutien financier de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement grec a adopté un plan d'austérité permettant de réduire le déficit du budget. Un plan jugé antisocial par les syndicats dans un pays, qui a l'un des plus forts taux de chômage d'Europe. Auparavant, e2008, un autre pays membre de l'Union européenne : l'Irlande, a été ruiné par ses banques. En l'espace de quelques mois, le taux de chômage dans ce pays, considéré il n'y a pas très longtemps comme «le tigre de l'Europe», a vu sa dette publique atteindre les 114% de son PIB. Depuis, la liste des pays européens en crise ne cesse de s'allonger. Après la faillite de l'Islande, la crise touchera le Portugal et secouera ces dernières semaines l'Espagne et l'Italie. La France, seconde puissance économique européenne ne sera pas, non plus, épargnée par la crise. Le gouvernement français s'est engagé à présenter un plan de réduction de la dette publique avant la fin de ce mois d'août. La dette publique française dépasse les 88% de son PIB, tandis que le taux de chômage avoisine les 9,5%. L'Allemagne maintient sa croissance L'Allemagne, première économie du vieux continent n'échappe pas, elle non plus, à la problématique de l'endettement. Mais, contrairement à la majorité des autres pays de l'Union européenne, Berlin arrive tout de même à réaliser une croissance positive et surtout à maintenir un taux de chômage acceptable ne dépassant pas les 6%. Pour réduire le lourd endettement public, plusieurs pays ont adopté des plans d'austérité basés sur des coupes budgétaires permettant de réduire les déficits. Dans la majorité des cas, ces plans sont considérés comme antisociaux. En Grande-Bretagne et bien avant les violences de la semaine passée, un plan draconien d'austérité a été adopté depuis bien longtemps par le gouvernement. L'ensemble des programmes sociaux entre autres ceux destinés aux jeunes ont été touchés par les coupes budgétaires. Même les services de police n'ont pas été épargnés par la réduction du budget. En réalité le premier ministre, David Cameron, n'a pas fait preuve de fermeté à l'égard des émeutiers et des pillards. Dans le débat politique qui a suivi la violence, il n'a été à aucun moment question de remettre en cause le plan d'austérité gouvernemental. Seules la réduction du budget destiné aux forces de police et ses conséquences sur l'ordre public ont été soulevées par le Parlement britannique. Panne sèche sur le plan social Pour les observateurs, il n'y a aucun doute. La majorité des pays de l'Union européenne est en crise. Et déjà d'importants plans de réduction des dépenses ont été adoptés ou vont l'être dans les prochaines semaines. L'Europe n'a plus rien à proposer sur le plan social. Et à défaut d'affronter les graves problèmes financiers et économiques dans lesquels se débattent leurs pays, certains courants politiques préfèrent accuser les émigrés et surtout les communautés musulmanes d'être responsables de tous les maux vécus par les sociétés occidentales. Mais la réalité a vite fait de rattraper ces politiques. Lors des prochaines échéances électorales, les Européens ne pourront se contenter des seuls débats sur l'émigration, l'intégration et de l'islamophobie pour se faire une opinion. Les problèmes économiques et financiers ainsi que leurs conséquences sur la croissance et l'emploi vont largement s'imposer dans les campagnes électorales. A un moment où la droite comme la gauche n'auront rien à proposer sur le plan social. Dette publique des pays européens par rapport au PIB Grèce 152% Italie 120% Irlande 114% Islande 103% Belgique 97% Portugal 91% France 88% Allemagne 83,2% Royaume-Uni 83%


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