"D'un point de vue économique, l'Etat est en partie responsable de cette situation d'assèchement de la devise en incitant, directement ou indirectement, les citoyens, les touristes et les trabendistes à user de subterfuges pour pouvoir s'approvisionner en devises".L'euro flambe sur les places fortes du change informel à M'dina J'dida et la place des serruriers du centre-ville d'Oran, qui sont littéralement déstabilisés par la frénésie subite qui s'est emparée du marché parallèle des changes. Les rumeurs étaient donc en partie fondées sur la hausse de l'euro face au dinar algérien en dégringolade depuis plus de deux semaines.Les cambistes eux-mêmes ne trouvent pas d'explication à cette situation marquée notamment par la rareté de l'euro. "Même en période de pèlerinage, le taux informel de la devise était compris entre 15,30 et 15,60 DA pour un euro", selon des cambistes. Ils affirment que l'effet d'assèchement de la devise à Oran est provoqué par une forte demande émanant de citoyens ne résidant pas dans la wilaya.Pour eux, de nombreux commerçants et des personnes venus d'autres wilayas mettent la pression sur le marché parallèle de la devise à Oran en achetant à n'importe quel taux. Selon l'avis d'un économiste, "les gens thésaurisent dans l'or mais aussi dans l'euro qui jouit d'une bonne santé financière face au dinar dévalué et aléatoire, dans une conjoncture économique particulière résultant de la chute des prix du pétrole".Ainsi, la valeur-refuge semble drainer beaucoup de monde vers les cambistes qui n'arrivent plus à satisfaire une demande qui va crescendo. "Il y a à peine trois jours, l'euro était coté à 16,20 DA avant de grimper à 16,40 DA pour se stabiliser à 17 DA à M'dina J'dida et 17,10 et 17,20 DA au centre-ville", affirme un cambiste visiblement troublé par cette brusque tendance à la hausse.Il reste aussi que le renforcement du marché informel de la devise est en corrélation du taux de change qui est de 107 DA pour un euro en banque et plus de 170 DA pour un euro sur le marché informel des changes et le montant insignifiant de l'allocation voyage de 130 euros par an et par personne. "D'un point de vue économique, l'Etat est en partie responsable de cette situation d'assèchement de la devise en incitant, directement ou indirectement, les citoyens, les touristes et les trabendistes à user de subterfuges pour pouvoir s'approvisionner en devises", précisant dans ce contexte que "de nombreux malades se font opérer en France ou en Belgique contre paiement des frais d'hospitalisation qui peuvent varier entre 5000 et 30 000 euros selon la gravité de la maladie et du type de l'opération chirurgicale".Contrairement aux idées reçues, le circuit du marché parallèle de la devise n'est pas alimenté par les émigrés qui viennent en vacances au pays mais par les banques algériennes elles-mêmes grâce aux pensions en devise des retraités ayant travaillé en France, qui constituent 70% du marché informel qu'on estime entre 3 et 5 milliards d'euros par an, selon un chercheur universitaire. K. R-I.
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Posté Le : 18/10/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K REGUIEG ISSAAD
Source : www.liberte-algerie.com