Algérie

L'étudiant assassin devant ses juges


Ce Mercredi matin, s'ouvre dans une ambiance lourde et fiévreuse, le procès du meurtrier de feu Med Benchehida, chef du département informatique à l'université de Mostaganem. Arrêté sur les lieux du crime, il avait alors assumé son acte. C'était le 18 octobre 2008. Ce matin là, alors qu'il vaquait soigneusement à ses occupations, l'enseignant se retrouvera nez à nez avec celui qui allait rapidement devenir son assassin.A l'époque, la communauté universitaire sera pétrifiée par la mort violente de cet enseignant au dessus de tous soupçons. Rigoureux à l'extrême, il ne tolérait aucun écart ni aucune dérive. L'argument d'un conflit entre le professeur et son étudiant à propos d'un simple relevé de note que le premier n'aurait pas remis au second, ne tiendra pas la route. Près de 8 mois après, cette mort est loin d'avoir livrée tout ses secrets. Notamment en mettant à nu un système tortueux qui va progressivement transformer un étudiant apparemment au dessus de tous soupçons en un redoutable tueur.Car le conflit ne peut uniquement se résumer à une altercation qui avait mal tournée. Armée d'un couteau de boucher, apparemment serein selon des témoins présents lors de la dispute, l'étudiant était venu avec la ferme intention de tuer. Il est attendu de ce procès qu'il livre tous les arcanes d'un dysfonctionnement qui poussera un étudiant dans ses derniers retranchements. Rude bataille judiciaire en perspective, dans un procès qui s'annonce complexe et douloureux.Il devra répondre à deux questions essentielles : Med Benchehida, le professeur n'était- il qu'une cible expiatoire dans un système où les responsabilités ne sont jamais parfaitement délimitées ' L'étudiant Benhalima est-il seul responsable de son acte, ou a-t-il été « travaillé » par un environnement permissif ' C'est ce que les avocats des deux parties tenteront certainement de mettre à jour en un procès qui ne règlera pas le problème récurrent de la violence au sein de la société.