ETRHB, l'entreprise des «frères Haddad» a
acquis désormais une grande visibilité sur la scène économique et… médiatique.
Qui est qui ? C'est le profil de la semaine.
On ne retient pas aisément ce sigle :
ETRHB. Les experts en communication diront même qu'il est anti-marketing. Mais
il ne s'agit pas d'une marque de produit de consommation qui aurait besoin
d'être mémorisée pour mieux être vendue. Juste cinq lettres qui renvoient à des
activités de service dans lesquelles se sont investis six frères, les frères
Haddad.
L'entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiment-Haddad
créée en 1987 est aujourd'hui un des acteurs majeurs de l'économie nationale.
Pendant de longues années, elle a évolué dans la discrétion, comme le font
d'ailleurs, à la base, les familles pétries dans l'effort et l'abnégation.
La figure de proue des Haddad, c'est Ali, le PDG du groupe. Son
dernier challenge : lever des fonds sur le marché obligataire. Challenge réussi
avec le concours de sept investisseurs institutionnels dont la Banque Nationale
d'Algérie, la Caisse Nationale d'Epargne et de Prévoyance et la Société
Générale Algérie. Six milliards de dinars ont été levé qui serviront, en
partie, à financer le programme d'investissement d'ETRHB sur la période
2010-2014.
Aujourd'hui, Ali Haddad, 45 ans, trône sur un chiffre d'affaires
annuel qui dépasse les 10 milliards de dinars. D'autres entrepreneurs privés
réalisent le double ou le triple depuis une décennie déjà. Les Haddad, eux,
vont à leur rythme. Ils emploient déjà plus de 10 000 personnes. Outre les
travaux routiers, ils se sont investis dans les travaux maritimes, la
construction de voies ferrées, la production de matériaux de construction, la
promotion immobilière, l'hôtellerie, la commercialisation d'engins de travaux
publics et la vente de bitumes. En 2002 et 2006, le Groupe a racheté deux
entreprises publiques (bitume, Etudes et Maîtrise d'Å“uvres). Des logements, il
en a surtout construit à Constantine. Dans la capitale, il doit sa notoriété
aux multiples trémies et axes routiers qu'il a tracés en respectant les délais
impartis. Les algérois respectent ceux qui tiennent leurs engagements.
Une visibilité plus grande
Bien avant d'aller à la conquête de la capitale, Ali Haddad et les
siens ont réalisé leur premier ouvrage d'art – long de 4,5 km – dans leur ville
natale : Azzefoun, wilaya de Tizi-Ouzou. Ingénieur en génie civil, Ali Haddad
est également titulaire d'un MBA (Master of business administration). Il
préside le groupe depuis sa naissance. L'expérience et le savoir-faire accumulé
avec ses frères lui permettent d'envisager l'avenir avec sérénité puisque
l'investissement prévu sur les cinq prochaines années tourne autour de 16
milliards de dinars. Il a tissé des liens avec plusieurs partenaires étrangers.
Il est membre du Conseil d'affaires algéro-saoudien. Il a obtenu le prix de la
meilleure image de marque décerné par Trade leaders club en 2007, ainsi que la
médaille du mérite industriel décernée par la Fondation pour l'industrie
nationale algérienne en 2007.
La multiplicité de ses activités a rendu le Groupe Haddad de plus
en plus visible. Si visible, qu'un des frères, Meziane, a été kidnappé en 2006,
et heureusement relâché cinq jours après, sain et sauf, vraisemblablement après
paiement d'une rançon. Un mauvais souvenir que la famille veut oublier.
Les pieds sur terre
Désormais, les Haddad, avec Ali comme timonier, veulent compter,
peser. Ils fondent deux quotidiens : Le Temps d'Algérie en français et Wakt El
Djazaïr en arabe, et l'hebdomadaire sportif «Le Temps des Sports». Finie la
discrétion des premières années de l'ETRHB ! Avec leurs deux journaux les
Haddad disent vouloir «asseoir une certaine notoriété». Objectivement, ils
soutiennent la politique gouvernementale. Normal. Le contraire n'aurait pas
permis d'accéder à un emprunt obligataire institutionnel. C'est un choix. Pour
la presse, le Groupe Haddad entend créer son propre réseau de distribution et
se payer quatre imprimeries : au sud, à l'ouest, au centre et à l'est. Est-ce
que cela garantira l'autonomie de ses publications ? On semble le penser tout
en affichant un certain dédain vis-à-vis de la politique. «Dès que
l'autorisation me sera accordée, je lancerai une chaîne de télévision
apolitique», déclarait récemment Ali Haddad à un confrère. Apolitique, comme la
tunisienne Nesma TV, seul format accepté par le palais de Carthage ?
Cela dit, tout en se mettant résolument sous les feux des projecteurs,
le Groupe Haddad garde les pieds sur terre. Il se projette dans une aire
géographique naturelle. Il prévoit «l'extension de ses activités vers la
Tunisie, la Libye et le Maroc».
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Posté Le : 06/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Bouazid
Source : www.lequotidien-oran.com