Algérie

L'éternel recommencement



Béjaïa affiche ses dispositions pour accueillir en toute «sécurité» les estivants qui la choisiront pour des vacances d'été.La saison estivale est officiellement ouverte depuis mardi à Béjaïa. La traditionnelle cérémonie a eu lieu au complexe hôtelier Les Hammadites, qui attend toujours son extension, sur fond de présentation de toutes les mesures prises pour le succès d'une saison partie déjà pour être semblable aux précédentes. La Protection civile, la police et la gendarmerie et les directions concernées ont annoncé, chacune en ce qui la concerne, les dispositions prises pour la sécurité des estivants. Sur le terrain, les parkingueurs, les commerçants clandestins ont déjà pris place et n'ont pas attendu le coup d'envoi officiel de la saison estivale pour se manifester. Les annonces fortes des pouvoirs publics pour réguler la situation sur les plages, les sommes colossales allouées aux communes côtières, n'ont pour l'heure pas produit l'effet escompté. Bien que ce ne soit pas encore le grand rush sur les plages de la région, depuis hier, un important dispositif a été installé par la direction de la Protection civile au niveau des 34 plages autorisées à la baignade dans la wilaya de Béjaïa. Il s'agit dans le détail, de six ambulances affectées exclusivement aux plages. Elles seront opérationnelles durant les jours de grande affluence, tels que les week-ends et les jours fériés. Les pompiers sont dotés de six embarcations pneumatiques réparties entre six secteurs, en plus de l'unité marine avec ses trois barques semi-rigides et toutes les dotations individuelles (masques, cordages, bouées). La police, de son côté, a annoncé la mobilisation de quelque 1 300 éléments dans le cadre du plan bleu. La présence de la police vise essentiellement la sécurisation des estivants et des citoyens autant sur les plages que sur les routes, avec différentes brigades fixes ou mobiles. En matière d'hébergement, la wilaya de Béjaïa n'a pas bénéficié de nouvelles structures. Le déficit constaté en la matière sera de mise. Face à une forte demande, l'offre reste faible, ce qui se traduira comme à l'accoutumée, par la flambée du prix des locations. Les nombreux moyens mis en place pour la sécurité des lieux publics n'a pas pour autant empêché la mort de personnes. Avant-hier soir, un jeune a perdu la vie. Il a été percuté mortellement par une voiture sur la Route nationale 26 au lieudit Abadou. Le chauffard n'a pas été identifié. C'est la 10e victime pour ce mois de juin macabre alors que le grand rush n'est pas encore là. C'est loin d'être l'unique fléau de la saison estivale.
Les milliers de touristes ou de «tourisques», comme aiment le répéter certains, à juste titre d'ailleurs, seront au rendez-vous dès le lendemain de l'annonce des résultats du bac.
La saison estivale, synonyme de repos et de festivités, se singularisera comme d'habitude par des fléaux qui prennent, à l'occasion, de l'ampleur: les rixes, la drogue, la prostitution, le manque d'hygiène, la cherté de la vie, les embouteillages et autres dépassements auxquels les habitants des villes côtières s'accommoderont. Si l'accès aux plages est gratuit, «les tarifs appliqués pour le parking et les locations, presque obligatoires pour des parasols et des chaises rendent caduque cette gratuité», fait remarquer un citoyen qui regrette amèrement l'incivisme des estivants autant sur les plages que sur d'autres lieux publics, y compris les routes où une anarchie indescriptible règne à travers des gestes et des comportements à pied ou au volant qui n'ont rien de civilités. Avec ses 100 kilomètres de littoral, Béjaïa bénéficie d'un statut privilégié en matière de fréquentation. La raison est simple: tout ce qu'on ne peut pas faire dans les wilayas côtières voisines est possible à Béjaïa. Voilà la raison de ce succès. «Ce ne sont pas les sites et les plages qui attirent le plus, vu leur état, mais beaucoup plus cette liberté qu'on ne trouve pas ailleurs», soutient ce commerçant de Tichy, qui parle en connaissance de cause.


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