Dur, dur, le métier de météorologue, encore plus complexe est celui de politologue. Pourtant, il sera aisé de prévoir un prochain été chaud bouillant. Le cor de chasse ayant émis sa musique populaire dès le 22 février, d'autres cors se sont joints à l'orchestre, depuis. D'où, la prévision d'un été politique caniculaire. Les vendredis et autres jours ouvrables ne refroidissant nullement l'atmosphère de la protesta, il demeure que la colère contre les injustices sociopolitiques restent intactes pour que la flamme ne s'éteigne pas de sitôt. Les institutions, intérimaires ou pas, et leurs représentants, auront beau souffler le chaud et le froid, leurs appels ne semblent pas convaincre, au bout d'un paternalisme déplacé et de menaces éculées. Les théories du complot, la main de l'étranger et autres adversaires, réels ou supposés, ont habillé leurs pathétiques v?ux à respecter la Constitution et ses pouvoirs.Or, qu'en est-il, justement, de la séparation des pouvoirs, quand tout un chacun se permet de souffler dans le cor de chasse à la corruption, et de s'autoriser le rôle de justicier ' Des «justiciers», avec guillemets, que l'on connaît trop bien, et qui seraient bien inspirés de commencer par balayer au seuil de leurs portes, avant de décréter une opération mains propres. Sur ce registre, comme sur celui du code de la route, il y a en principe une réglementation qui permet la sauvegarde des caisses de l'Etat. Caisses qui auraient été avalées, en aval comme en amont, par des cols blancs, et même des képis, à sanctionner dans l'espoir de calmer la rue. Mais, il y a là un hic, c'est que ces cols blancs ou képis ont eu les feux verts nécessaires, fussent-ils verbaux, d'ordonnateurs en charge de veiller sur les deniers publics.
Ces ordonnateurs, en cols blancs ou en uniformes, sont-ils concernés par cette opération main propres ' Apparemment, ils vaquent à leurs occupations quotidiennes, sans arrestations ni mandats d'arrêt. Ceci nous renvoie au code de la route. Son infraction est punie par la loi, et la peur du gendarme est là pour dissuader les excès de vitesse, les franchissements de ligne jaune, ainsi que tous les interdits érigés pour ne pas nuire aux usagers de la route. Le gendarme, comme pour les affaires de corruption, vise et contrôle les personnes au volant, les conducteurs et non pas les passagers embarqués. En sanctionnant le conducteur, ce sont aussi bien ses passagers du véhicule que les usagers de la route qui peuvent dormir tranquilles. Or, à quoi assistons-nous ' A des sanctions, en gros et en détail, qui ne font aucune différence entre conducteurs au volant et passagers assis sur sièges avant ou arrière.
Pour les affaires de corruption, aucune différence non plus, entre des ordonnateurs, conducteurs de la dérive corruptive, et ces passagers, profitant à leurs risques et périls, du voyage. Il est vrai que ces «passagers» devront payer le prix du voyage, et personne ne pense le contraire, s'il s'avère qu'ils ont réellement dépassé les limites. Mais, c'est ce respect des priorités qui doit prévaloir dans une situation aussi sensible.
L'opinion publique s'attend à d'autres arrestations parmi ces planqués qui se la coulent douce, tout en espérant un estival clément. Et bien non, l'été sera chaud pour tous, tant que les responsables de la ruine du pays n'ont pas payé pour avoir été au volant?
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Posté Le : 24/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M N
Source : www.letempsdz.com