L'été

L'anciengouvernement, nouvellement installé, a présenté son programme devant lesdéputés puis devant les sénateurs. On a eu droit au premier oui à bras levés deceux qui ne représentent que le tiers des Algériens. Comme le PT, le RCD a cédéavec beaucoup de hamas. Dans les deux chambres, «le qui veut gagner desmillions» consiste à ne pas poser de questions.  C'est l'été des vacances. Seule période oùles choumara cette force «vivante avec rien», et les salariés force vivantebelmiziria, animent le seul «café» maure, situé entre deux autres salons dethé. L'été, entre les deux «quatre-saisons», unearmée de jeunes attend des jours meilleurs. Entre les deux épiceries fines,s'égosille le marchand ambulant. Face aux deux KMS, les cas sociaux n'arriventpas à comprendre l'emploi de jeunes. La crise de logement réside entre deuxappartements vides. AADL. LSP. FNPOS, l'évolutif, le promotionnel, les citésbéton ceinturent la ville, leur menuiserie en aluminium brille de tous seséclats, leurs malfaçons crachent sur le bon sens, et leur distribution estaccompagnée de la langue de bois. De quelques émeutes. De quelquesarrestations. De beaucoup d'affaires...  Les transports sont en panne entre deuxarrêts de bus et les taxis se donnent la main pour un grand bras d'honneur.Déprimé, le citoyen gare devant une benne à ordures qu'entoure un collier desacs-poubelles. L'hygiène jonche le sol. A défaut d'eau, on nous inonde defactures... C'est à chaque fois une douche froide.  Les enseignes des commerces de ma ville sontun témoignage édifiant sur l'air de l'ère. Entre «la boucherie du peuple» et«la droguerie de la jeunesse», brille la «bijouterie du pauvre» près du«tailleur de l'avenir» sur la route des salles des fêtes construites en zonesindustrielles.