Algérie

L'étau se resserre


Les efforts engagés dans le cadre de la lutte contre la corruption méritent d'être soulignés. Mais est-ce suffisant pour combattre ce fléau ' Il est indispensable de joindre les efforts de tous les acteurs, notamment la société civile et les médias, pour prétendre venir à bout de ce cancer qui ronge la société. Plus loin, on ne serait pas dans l'erreur d'affirmer que la lutte contre la corruption est l'affaire de toute la société.Car, avant d'arriver au corrompu, il y a le corrupteur, et parfois un médiateur, chose qui explique toute la complexité de cette lutte où les implications et les complicités s'imbriquent jusqu'à faire perdre le bout du fil de la lutte anticorruption. Les autorités ont mis en ?uvre des programmes et des institutions spécialisées pour actionner la lutte contre la corruption, et tentent justement de mobiliser la société civile dans ce sens, à l'exemple de la dernière rencontre organisée, lundi 23 octobre, par la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, pour annoncer la création du réseau algérien de transparence «Narakom» et le lancement officiel de sa plateforme numérique. Le ministre de l'Intérieur a souligné lors de son intervention à l'occasion qu'il «est désormais nécessaire d'intensifier les efforts de tous les acteurs, afin de faire face à ce fléau, et ce, par une action commune et coordonnée, et en encourageant la culture du signalement auprès des citoyens». Un signalement facilité désormais à travers la plateforme numérique du réseau algérien de transparence «Narakom», qui offre toute la discrétion et la protection nécessaire aux personnes qui livrent des informations sur des cas de corruption. Reste que le rôle des autorités et de la société civile va au-delà de la sensibilisation et de la garantie de la protection des personnes qui signalent des cas de corruption. Il est dans ce sens capital de donner des suites aux signalements des citoyens, en mettant en ?uvre des systèmes efficaces de gestion des plaintes relatives à des actes de corruption, afin qu'ils palpent du concret dans cette entreprise collective. Parce que la démobilisation citoyenne découle essentiellement de ce manque de confiance dans cette action de dénonciation de la corruption qui, dans l'esprit collectif, ne peut servir à rien.
Aussi, le caractère secret de la corruption fait que les preuves viennent assez souvent à manquer pour confirmer un quelconque signalement dans ce cadre, et l'on peut craindre de tomber dans la dénonciation calomnieuse. D'où la nécessité de fixer une définition claire de la corruption et la vulgariser au sein de la société. Selon les études menées dans ce registre, les autorités devraient également, par dessus tous les programmes de lutte contre la corruption, promouvoir des mesures d'encouragement pour que les fonctionnaires publics et les responsables dans tous les secteurs s'intègrent dans les actions de lutte contre la corruption, notamment en leur garantissant une rémunération suffisante par rapport à leur poste et en les motivant par des promotions au mérite. Et pourquoi ne pas prendre exemple sur les voies et moyens adoptés dans des pays qui ont réussi à éradiquer ou presque le fléau de la corruption '
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