Algérie

L'Etat veut abandonner le social


L'Etat veut abandonner le social
La politique sociale du gouvernement sera finalement concernée par les mesures d'austérité. Contrairement aux assurances du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de certains membres du gouvernement, l'Etat s'apprête à revoir ses dépenses consacrées aux subventions. Le ministre des Finances, Mohamed Djellab, l'avoue.Les Algériens devront se préparer à une nouvelle ère : la fin de la gratuité des services publics et, sans nul doute, le début de la hausse des prix à la consommation. «A l'avenir, le citoyen paiera ce qu'il doit payer dans un hôpital public (en contrepartie de ses soins) ou bien son loyer pour le logement public (...).Chacun doit assumer ses responsabilités», a annoncé le grand argentier du pays, lors de son passage, mardi dernier, devant la commission des finances du Conseil de la nation. Selon lui, l'Etat veillera cependant à ce que les subventions «soient réservées progressivement aux couches défavorisées». «Nous n'allons pas abandonner ces couches (défavorisées), mais nous devons les préparer à l'insertion économique (...). Mais viendra le jour où nous devrons rationaliser l'intervention sociale du gouvernement», précise-t-il, en rappelant que les transferts sociaux représentent «30% du PIB annuellement».Gratuits jusque-là, les soins devront ainsi devenir payants. De même pour les logements sociaux. Non avouée pour l'instant, la politique des subventions risque d'être encore révisée pour faire face à la baisse des prix du pétrole. Des économistes préconisent, en effet, un changement graduel de cette politique.Dans un document adressé le 15 janvier dernier à El Watan, Raouf Boucekkine et Nour Meddahi, deux professeurs en économie, proposent des mesures de court terme pour faire face au choc pétrolier. Parmi ces mesures urgentes, il y a la suppression des subventions du carburant, du gaz et de l'électricité, qui ont coûté environ 2400 milliards de dinars (27 milliards de dollars) en 2014 au budget de l'Etat. «La subvention du carburant est antiéconomique et antisociale.Une bonne partie de cette subvention passe chez les pays voisins à travers la contrebande et, de fait, finance une partie du terrorisme. De plus, ce sont les ménages les plus aisés qui en profitent car ils disposent de plusieurs voitures, souvent énergétivores», expliquent les deux professeurs, qui suggèrent aussi l'augmentation du prix de l'essence de l'ordre de 10 DA durant l'année en cours.Les deux économistes demandent aussi la suppression définitive de la subvention du sucre. «Une bonne partie des produits subventionnés est captée par la contrebande qui atteint un niveau ahurissant, comme l'indique l'augmentation des importations de lait pour les onze premiers mois de l'année 2014 (+43,5%)», relèvent-ils. S'agissant des programmes de logement (AADL, LPP et LPA), ils proposent au gouvernement de ne pas limiter le seuil maximum de la première tranche.«Nous recommandons de ne pas fixer de montant maximal des premières tranches des programmes de logement (AADL, LPP, LPA), de maintenir des montants minimaux et d'indexer à l'inflation les paiements ultérieurs», ajoutent-ils. Mais les subventions ne concernent pas uniquement ces produits. L'Etat subventionne également le blé, la farine et le lait qui sont des produits de première nécessité. Seront-ils concernés par ces mesures d'austérité '


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