Algérie

L'Etat touche à ses dernières «réserves»



L'Etat touche à ses dernières «réserves»
Les institutions de l'Etat baignent déjà dans d'énormes difficultés financières. La raréfaction des ressources se fait ressentir dans les ministères régaliens.Selon le dernier Journal officiel, quatre décrets présidentiels ont été signés par le président Bouteflika le 9 août dernier pour permettre à quatre départements ministériels d'avoir de la ressource financière leur permettant de faire face à leurs besoins de fonctionnement. Il s'agit des ministères de l'Intérieur et des collectivités locales, des Affaires étrangères, de la Justice et du ministère de l'Environnement et des Energies renouvelables.
Chacun a bénéficié d'un transfert de crédits pour assurer la continuité de son fonctionnement, que ce soit par l'acquisition de mobilier, de fournitures diverses ou de remboursement de frais. Ainsi, conformément au décret présidentiel n°17-236 du 9 août 2017, le ministère de la Justice a bénéficié d'un transfert de crédits d'une valeur de 224 millions de dinars destiné à faire face à certaines charges de fonctionnement.
Cet argent a été puisé d'une caisse consacrée aux charges communes de l'Etat. «Il est annulé, sur 2017, un crédit de deux cent vingt-quatre millions de dinars (224 000 000 DA) applicable au budget des charges communes et au chapitre n° 37-91 ??Dépenses éventuelles - Provision groupée''», lit-on dans ce décret. C'est cet argent qui a été injecté dans le budget de fonctionnement du ministère de la Justice.
Cet argent a été dépensé dans le remboursement de frais, loyers, charges annexes, matériel et mobilier, parc automobile, entretien des immeubles et frais de justice criminelle. Le ministère de l'Environnement a bénéficié d'un même mode de financement via un transfert d'argent du budget consacré aux charges communes. Ce département ministériel a eu un transfert de 27 millions de dinars pour couvrir les charges liées à l'entretien des immeubles, à la fourniture de matériel et mobilier, au parc automobile, mais aussi aux frais des conférences et séminaires.
Le ministère des Affaires étrangères a également bénéficié de ce mode de financement pour compléter son budget de fonctionnement. Le montant dont a bénéficié ce département ministériel est de 57,2 millions de dinars. Les détails des dépenses de ce montant n'ont pas été donnés dans le décret présidentiel. Même le ministère de l'Intérieur a puisé de ces fonds pour couvrir certaines dépenses de son fonctionnement. En tout, le département de Nourreddine Bedoui a puisé de cette «caisse» commune 105 millions de dinars. Après avoir épuisé le Fonds de régulation des recettes et plusieurs autres fonds destinés au développement d'activités dans des secteurs précis, le gouvernement semble toucher à ses dernières «réserves».
Ce constat illustre bien le niveau de détérioration de la situation financière du pays. La situation semble ainsi encore plus critique qu'on nous le dit. Et la constitution du budget de l'Etat pour l'année 2018 s'annonce des plus difficiles. Il faudra s'attendre à des arbitrages douloureux et des coupes importantes qui auront assurément des répercussions sociales. Les difficultés sont telles que même le recours au financement non conventionnel ne va pas régler la crise financière qui risque de s'installer dans la durée en raison de la non-diversification des exportations, mais aussi du poids extrêmement important du secteur économique informel.


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