Algérie

L'état sort son chéquier



L'état sort son chéquier
Le Palais du gouvernementLe gouvernement a décidé de revoir les salaires des policiers, d'octroyer plusieurs indemnités, des quotas de logements ainsi qu'un allégement du rythme de travail.Ils ont manifesté, marché, crié leur ras-le-bol et étalé sur la place publique le malaise profond qu'ils subissent puis, ils sont rentrés dans leurs casernes. Le séisme politique créé par la protesta des policiers a laissé place au dialogue. Les répliques du gouvernement sont tombées hier, lors de la très attendue réunion présidée par le Premier ministre. Une réunion interministérielle consacrée à l'examen de la plate-forme des revendications formulées par les policiers protestataires.M.Sellal dégaine et sort le chéquier. Selon le communiqué rendu public à l'issue de la réunion, le gouvernement a répondu à l'essentiel des revendications des protestataires, laissant de côté les autres demandes qui ne sont pas de nature socioprofessionnelle. Le gouvernement a dit niet aux deux premières exigences de la plate-forme des policiers qui en comprend 19. Ainsi, il n'est pas question de la création d'un syndicat, encore moins du départ du Dgsn, le général-major Abdelghani Hamel, comme le scandaient certains policiers manifestants. Une fin de non-recevoir somme toute attendue, surtout pour le cas du Dgsn. Ce dernier étant nommé par le président de la République et c'est à lui que revient la prérogative de le limoger. De même pour le syndicat dont une éventuelle reconnaissance aurait créé un grave précédent au sein de la société où des syndicats d'organisation civile attendent leur agrément depuis plus de 20 ans. L'Etat se devait donc de garder cette fermeté.En revanche, il y aura des augmentations conséquentes de salaires, un versement de primes, des décisions pour améliorer les conditions de travail que le gouvernement a reconnu qu'elles sont réellement «pénibles». Le corps de la police doit également bénéficier d'«un quota de logements» comme tous les autres citoyens. En résumé donc, le gouvernement a décidé de revoir les salaires des policiers. Plusieurs indemnités seront débloquées comme celle «de la mise en oeuvre d'une indemnité au profit des agents de la Sûreté nationale, avec effet du 1er novembre 2014», «la revalorisation de l'indemnité de zone, actuellement servie aux agents de la Sûreté nationale avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2012». Plus encore, le gouvernement a décidé «d'octroyer une indemnité de déplacement collectif par agent de la Sûreté nationale effectuant des déplacements, l'attribution de la prime de spécialisation (conducteur etc.) et de la prise en charge de la restauration des unités constituées». Pour le rythme de travail, la réunion interministérielle a décidé un allégement qui arrangera largement les policiers: «l'allègement du système de travail 3 fois 8 heures et le rapprochement des agents ayant des difficultés d'ordre social ou de santé de leur lieu de résidence», «l'affectation des agents de la Sûreté nationale à l'issue de leur stage au niveau des unités républicaines de sécurité pour une période de trois à cinq ans maximum». Mais attention à l'effet de contagion exactement comme cela s'était produit en 2011 quand on a assisté à la mode des augmentations de salaires avec effet rétroactif. Cette brèche risque de faire tache d'huile et d'aiguiser l'appétit des autres corporations. Les pompiers et les douaniers auraient déjà leurs augmentations.La réunion du Conseil interministériel, tenue à huis clos a été encadrée par des mesures préalables prises avant-même l'entame de ce conclave. Le chef de sûreté de la wilaya d'Alger, Noureddine Boufellaga, dont le nom a été scandé par les manifestants est mis en congé spécial. La même mesure a été appliquée à Mohamed Houalef, inspecteur général à la Dgsn. Cela d'une part, de l'autre, un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé aux alentours de la présidence de la République. Il n'est plus tolérable de rééditer la bourde d'il y a une semaine et laisser des policiers s'approcher du siège de la Présidence. A ce premier bouclier de dissuasion, s'ajoute un second formé par les véhicules de la Gendarmerie nationale stationnés aux abords du palais d'El-Mouradia. Reste à savoir comment les policiers vont-ils accueillir ou réagir à ces mesures.




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