Algérie

L'Etat se réapproprie le complexe



L'Etat se réapproprie le complexe
Deux mille quinze, qui devait être l'année de la relance de la production du site sidérurgique d'El Hadjar, avec un ambitieux plan de développement, n'aura été, en réalité, que celle de la colère et de toutes les incertitudes pour les travailleurs d'ArcelorMittal, qui n'ont rien vu venir. Annoncé à grande pompe, le Plan de développement du complexe 2014-2017, visant à porter sa production à 2,2 millions de tonnes de fonte liquide par an pour un investissement d'un milliard de dollars, n'a concerné jusqu'à aujourd'hui qu'un haut-fourneau. Ceci dans un contexte plutôt inattendu, celui de la reprise totale, en octobre, du groupe ArcelorMittal par l'Etat algérien, à travers la société Imetal. Une renationalisation, qui ne dit pas son nom, l'accord ayant été conclu en haut lieu et dans le plus grand secret entre le ministère de l'Industrie et le Groupe ArcelorMittal. Bien peu de gens, y compris des hauts responsables du groupe Sider, seraient capables d'expliquer les raisons qui ont amené la partie algérienne à se réapproprier ArcelorMittal d'El Hadjar et au passage ArcelorMittal Pipes & Tubes Algérie (ex-Tuberie sans soudure) ainsi qu'ArcelorMittal Tébessa, qui gérait jusque-là les mines de l'Ouenza et Boukhadra. Des spécialistes rompus aux questions juridiques ont été catégoriques en affirmant que le partenaire étranger, à savoir AMA, a eu la partie belle dans cet arrangement "historique" en s'accommodant d'un rôle de simple assistant technique pour mener à bien le projet de rénovation, alors qu'il devait mettre la main à la poche pour sa réalisation, conformément au fameux plan de développement du site. L'avenir nous éclairera peut-être sur les termes exacts de cet accord, et surtout les circonstances qui ont amené le géant ArcelorMittal à céder "gratuitement" ses actions au groupe Imetal. L'exercice, qui est sur le point de s'achever, a été, ainsi, chaotique autant pour la direction d'El-Hadjar, laquelle a dû faire face à un cycle interminable de mouvements de protestation, que pour les 350 salariés de l'AMPTA (l'ex-Tuberie sans soudure du complexe), notamment, qui n'ont vu aucune de leurs revendications socioprofessionnelles satisfaite. Le bras de fer engagé entre l'employeur et les représentants des travailleurs n'a toujours pas abouti à un quelconque résultat, aujourd'hui encore et l'on en est à espérer que cette entreprise, de même que ses autres filiales, connaîtra un meilleur sort, en 2016.A. A.




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