Algérie

L'état s'engage



L'Algérie ambitionne d'opérer sa «révolution industrielle». Plusieurs étapes doivent être franchies pour y parvenir, à commencer par l'amélioration du climat des affaires, lever toutes les contraintes bureaucratiques, établir une relation saine et de confiance entre l'administration et les investisseurs. C'est le message qui a été envoyé par le chef de l'Etat, le 4 décembre dernier, lors de la tenue de la Conférence nationale sur la relance industrielle. «Tous les dossiers susceptibles de concourir au développement du pays seront pris en charge...», avait déclaré Abdelmadjid Tebboune, qui avait réitéré sa détermination à faire face aux défis à relever dans cet aspect, par des démarches concrètes et efficaces, notamment en levant les obstacles rencontrés par les usines, afin de leur permettre de participer, autant que possible, au revenu national et de contribuer au parachèvement des projets en cours de réalisation ou gelés, sur fond de calculs politiciens ou d'intérêts suspects.Un engagement qui devait se traduire sur le terrain. Une mission dont a été chargé le médiateur de la République. Le président Tebboune m'a chargé de lever tous les obstacles qui entravent «l'autonomisation» des investisseurs, notamment ceux qui sont parvenus à réaliser leurs projets mais qui n'ont pas pu les mettre en route» a indiqué, le 11 décembre, Ibrahim Merad en marge d'une visite d'inspection à des unités industrielles implantées dans des communes de Boumerdès. Cette visite vient concrétiser les instructions du président de la République, par lesquelles «il a tenu à mettre en place un climat approprié aux investisseurs et à les accompagner dans l'exportation», a-t-il ajouté, tout en exhortant l'administration centrale et locale à «se hisser à la hauteur de la dynamique économique que crée l'opérateur économique, en évitant la bureaucratie et en lui fournissant toutes les facilités, dans le respect de la loi».
L'entrave des projets prêts à être lancés, pour des raisons bureaucratiques, constitue un «crime contre l'économie», avait averti le premier magistrat du pays, qui a fait état de l'existence d'un bureau spécial auprès du médiateur de la République qui reçoit les doléances des investisseurs lésés. «L'investisseur n'est ni un ennemi ni, un adversaire. Il complète le travail de l'Etat, d'où la nécessité d'établir (entre l'investisseur et l'administration) une relation fondée sur la confiance et la coopération au service du pays», avait souligné Abdelmadjid Tebboune. Il faut rappeler que le président de la République avait annoncé, lors de la tenue de la Conférence nationale pour la relance de l'industrie, la levée du gel de 57 projets, sur les 402 projets d'investissement suspendus pour des raisons administratives. «Il est inconcevable de geler des projets, faute d'autorisations administratives malgré la mobilisation de milliards pour leur réalisation...», a fait remarquer le locataire d'El Mouradia. Après le diagnostic, sans appel fait par le président de la République, l'identification des obstacles, bureaucratiques notamment, la corruption en l'occurrence, qui contrarient le décollage du secteur industriel, l'heure est au démarrage de ce chantier qui doit servir d'appoint au secteur pétro-gazier, qui porte à bout de bras l'économie du pays. Un imbroglio créé par une administration extrêmement bureaucratisée qui fait la sourde oreille à l'investissement, au moment où le pays fait face à des défis majeurs, dont celui, vital, de la relance économique. Une «culture» que le chef de l'Etat veut éradiquer...


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