Algérie

L'Etat promet de faire revenir l'ordre



Prenant l'aspect d'une ville assiégée avec un dispositif sécuritaire exceptionnel, la ville de Berriane a connu une journée plutôt calme marquée par la visite inattendue du ministre délégué des Collectivités locales, Daho Ould Kablia et du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, et du représentant du commandant régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla. Berriane. De notre envoyée spéciale Cette visite intervient au lendemain de violents affrontements ayant opposé les deux communautés arabe et mozabite, transformant la ville de Berriane en zone de conflit permanent, dont personne n'arrive à cerner les raisons. Elle intervient aussi au lendemain de l'annonce par le conseil de la djamaâ ibadite de rompre toute communication avec les autorités locales. Prenant tour à tour langue avec les représentants de ces deux communautés, le ministre délégué chargé des Collectivités locales a annoncé, à travers un communiqué, comme mesure d'apaisement, la constitution d'une commission d'enquête qui sera chargée de faire la lumière sur ce conflit qui perdure. Outre l'installation d'une commission d'enquête indépendante, il a aussi été décidé ' ce qui explique d'ailleurs la présence du DGSN ' de renforcer le dispositif sécuritaire. Ordre a été donné de sévir et de punir tous ceux qui maintiennent cette localité dans la terreur. Ainsi, il a été décidé que les deux corps de sécurité, police et gendarmerie, travailleront de concert afin de rétablir l'ordre « avec fermeté et rigueur et mettre un terme définitif aux dépassements et atteintes à l'ordre public ».Sécuriser la route nationaleIl est prévu aussi la « sécurisation des personnes, des biens, des lieux de prière et lieux publics et des administrations ». Autre mesure prise, « étudier toutes les plaintes avec une grande attention », « traiter avec la plus grande rigueur toutes les éventuelles assertions et de souligner que les poursuites judiciaires restent en vigueur ». Le communiqué final de la rencontre souligne aussi la sécurisation de la route nationale devenue le théâtre des affrontements entre les deux communautés. Ceci, et de préciser que les demandes de départ de certains responsables seront traitées par leurs supérieurs hiérarchiques. « Après cette rencontre, nous sommes vraiment optimistes quant à l'existence d'une volonté réelle de l'Etat de punir tous ces violeurs des lois de la République et qui s'arrogent le droit de faire la loi à la place des représentants de l'Etat. La loi est au-dessus de tous et nous sommes optimistes quant à l'efficience de l'installation d'une commission d'enquête qui va enfin nous donner des réponses sur ce qui se passe à Berriane », explique docteur Bourguiba, porte-parole du comité de la djamaâ ibadite. Ce dernier précisera que « la rencontre a permis de montrer la volonté de rendre justice. Celle-ci frappera d'une main de fer quant à toute violation de la loi ». « L'application rigoureuse de la loi nous permettra, en tant que représentants du comité de la djamaâ ou bien du conseil malékite, de pouvoir enfin travailler sereinement à instaurer la paix. » Le représentant de la communauté ibadite estime que la décision de rupture de contact avec les autorités locales n'est plus de mise. « Une fois la commission installée, nous n'aurons plus de problème pour coopérer avec le wali qui représente l'Etat. »De son côté, Bachir Kouider, représentant du conseil malékite, salue à son tour l'initiative gouvernementale et affirme que « l'espoir est de retour à Berriane. Nous avons confiance et nous tenons à savoir, à travers cette commission d'enquête, ce qui se cache derrière ces événements. Nous, qui sommes habitants de la région, sommes incapables de dire réellement qu'est-ce qui se cache derrière tant de violence. » Interrogés sur la valeur actuelle du dernier pacte de paix signé avant l'élection présidentielle, les deux représentants affirment que la seule solution réside dans l'énoncé de la feuille de route : « Nous n'avons pas d'autres solutions pour obliger ces gens qui veulent imposer la loi de la jungle à se conformer aux vraies lois de la République », indique M. Bourguiba. Les deux représentants ont aussi lancé un appel aux citoyens de Berriane pour l'entraide afin de favoriser la voie de la paix.


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