Algérie

L'Etat profond pour colmater les brèches



L'Etat profond pour colmater les brèches
Après les premiers errements d'un début de 4e mandat, où la machine étatique sortait du long coma imposé par les tensions lors de la campagne électorale, et où les cadres de l'Etat s'étaient débarrassés du chantage à l'allégeance au clan présidentiel, les affaires reprirent graduellement leur cours.Car lors des premiers mois de ce mandat arraché au forceps, les premiers indices montraient un grave déficit de l'engineering et on constata rapidement que la décision politique, économique et diplomatique obéissait d'abord à une redistribution des cadeaux aux supporters du 4e mandat, à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Cet atermoiement qui dura des mois s'accompagna d'une suicidaire aphasie face aux nouveaux défis sécuritaires au nord du Mali et en Libye, face aux développements accélérés en Syrie, en Egypte, et en Irak notamment. Le cabinet présidentiel, méfiant vis-à-vis d'un Exécutif qui ne servait, au mieux, qu'à appliquer les directives et, au pire, à jouer le rôle de fusible, était dépassé par les événements et leur envergure stratégique et régionale.Dans un premier temps, l'arrivée d'Ahmed Ouyahia à El mouradia comme directeur de cabinet, quelque temps avant la présidentielle, était interprétée comme une réémergence de l'Etat profond aux côtés d'un clan présidentiel prisonnier de ses ambitions. Mais, en fait, ce n'est qu'avec la nomination de Ramtane Lamamra aux commandes des Affaires étrangères que l'Etat profond s'est vraiment donné un visage et une voix. La diplomatie algérienne commença alors de se libérer du face-à-face Paris-Alger pour se redéployer en Afrique et dans le monde arabe et bien au-delà, comme cela s'est vu lors de la réunion des non-alignés à Alger l'année dernière.«Il n'y a pas que la diplomatie, beaucoup dans les rouages de l'Etat voient d'un très mauvais 'il l'émergence des nouvelles puissances d'argent qui ne feront que remplacer les rentiers traditionnels, souligne un ancien ministre. Nous sommes en fait arrivés au bout des capacités de gouvernance du clan présidentiel, si on peut vraiment parler de gouvernance, mais quand les choses deviennent délicates, comme ce fut le cas en Libye et au Mali, c'est le vrai Etat qui actionne ses mécanisme.» «Mais avec des limites, nuance un haut cadre.Car il ne faut pas oublier que le mode de gouvernance imposé par Bouteflika depuis plus de dix ans inhibe tout esprit d'initiative, rendant difficile l'action publique. Mais sur les grandes questions, notamment la politique étrangère et le dossier sécuritaire, on ?'laisse faire .» Et d'ajouter : «Imaginez si on avait poursuivi la non-politique en termes de diplomatie du temps de Medelci face aux appétits de l'Egypte et de l'Arabie Saoudite et face à cette délicate question de la force arabe commune !»




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