Algérie

L?Etat peut-il casser les monopoles ?



Le ministre du Commerce El-Hachemi Djaaboub a abordé hier lors du point de presse hebdomadaire animé avec le ministre de la Communication Rachid Boukerzaza, l?avant-projet de loi modifiant et complétant l?ordonnance relative à la concurrence, adopté hier en Conseil du gouvernement. Les amendements proposés visent à placer le Conseil de la concurrence auprès du ministre du Commerce et, d?autre part, à confier à cet organe la mission de régulation du marché en garantissant une concurrence loyale, à tous les opérateurs économiques.El-Hachemi Djaaboub a reconnu que la loi portant création de ce Conseil existait déjà depuis 2003 mais sa mise en application n?était pas effective. La loi existait mais le Conseil n?était pas installé. Aujourd?hui, le Conseil du gouvernement a donné son aval pour la mise en place de ce Conseil, a affirmé Djaaboub en expliquant que désormais, un opérateur ne pourra monopoliser le marché puisque ce projet de loi fixe la part du marché à 45 % pour l?opérateur.Le Conseil, a précisé le ministre, a la charge également de lutter contre le dumping, en rassurant que pour l?heure actuelle, les contrôleurs du ministère du Commerce n?ont pas encore mis la main sur des opérateurs qui vendent à perte. Et pour éviter tout amalgame, El-Hachemi Djaaboub a tenu à préciser que ce Conseil n?est pas en mesure de réguler les prix sur le marché, au contraire, le Conseil doit laisser la concurrence se dérouler librement et sans entrave. Le ministre insiste pour dire que les prix sont régulés par l?offre et la demande comme le stipule la loi de 2003 qui donne la liberté totale à la concurrence des prix.Et sur la pomme de terre, El-Hachemi Djaaboub a estimé que la solution n?est pas dans l?importation de la pomme de terre mais dans sa production. Il a souligné que l?importation de la pomme de terre pour cette période (août, septembre, octobre) n?a pas été une solution. La preuve : la pomme de terre locale qui est de bonne qualité, est cédée à l?heure actuelle à 60 et 70 DA le kilo. Djaaboub a souligné que l?Etat était dans l?obligation d?importer une pomme de terre qui n?est pas récoltée dans sa saison. « C?est une pomme de terre qui était stockée dans les frigos est qui a été importée à 20 DA le kilo, ajouté les frais de transport, nous avons donc enregistré une perte de 1 milliard de dinars pour le trésor rien que pour les 50.000 tonnes déjà importées. Si on importe la totalité, c?est-à-dire, les 100 000 tonnes comme nous l?avions annoncé, le trésor va perdre 2 milliards de dinars » a-t-il précisé. Le ministre n?a pas écarté la possibilité d?annuler l?importation des 50.000 tonnes de pomme de terre restantes.Djaaboub a soutenu l?idée suggérée par le résident de la CACI, ayant pour objectif de produire 2 millions de tonnes de pomme de terre pour 2008. Les experts ont prouvé qu?avec 50.000 hectares, l?Algérie peut produire, avec une pluviométrie au beau fixe, 2 millions de tonnes de pomme de terre annuellement. Le ministre a précisé que nos besoins en pomme de terre sont de 1,2 million de tonnes de pomme de terre. Le ministre a estimé que ce n?est pas utopique de produire 2 millions de tonnes de pomme de terre pour un pays comme le nôtre, si les conditions météorologiques seront favorables.Et sur les prix de la semoule qui ont connu une envolée spectaculaire, le ministre n?arrivait pas à «expliquer l?attitude des minotiers qui achètent le blé dur au prix soutenu». Le ministre a indiqué que la question a été débattue lors du Conseil du gouvernement et que le gouvernement est en train d?étudier les voies et les moyens pour trouver une solution à cette situation.Pour sa part, Rachid Boukerzaza a fait état de deux projets de loi. Le premier projet de loi adopté porte sur la protection de la qualité des ressources hydriques présenté par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Ce dernier a affirmé devant les ministres et le Chef du gouvernement qu?aucune goutte d?eau usée ne sera déversée en mer, d?ici la fin de l?année 2008. Le deuxième projet de loi qui a été soumis à l?examen, porte sur la création du centre de recherche dans la technologie industrielle.


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