Algérie

L'ETAT NATIONALISE LE GROUPE ETRHB



Le groupe ETRHB et ses filiales sont devenus la propriété du Trésor public et l'ensemble des décisions les concernant relève des prérogatives de l'Etat algérien, précise une lettre de l'administrateur judiciaire du groupe.L'Etat a décidé de "nationaliser" le groupe ETRHB et l'ensemble de ses filiales. C'est ce que l'on peut lire dans une lettre signée par l'administrateur judiciaire désigné à la tête de ce groupe, daté du 03/06/2021.
L'ETRHB, en très mauvaise passe après les poursuites judiciaires contre son patron Ali Haddad, actuellement en détention, a subi de plein fouet les conséquences des péripéties judiciaires de son propriétaire.
Activité à l'arrêt, lourdes créances auprès des organismes publics d'assurance et de crédit, chantiers paralysés, travailleurs mis au chômage... l'Etat opte, tout compte fait, pour la "nationalisation" du groupe ETRHB plutôt que pour sa liquidation.
Dans une lettre rédigée par l'administrateur judiciaire qui devait manager le groupe pendant la période post-incarcération d'Ali Haddad, il est clairement indiqué qu'il s'agit d'une "nationalisation du groupe et de l'ensemble de ses entreprises pour qu'elles deviennent des sociétés nationales gérées par l'Etat".
La confirmation par la Cour suprême des sentences prononcées le 3 novembre dernier par le tribunal d'Alger dans le cadre de l'affaire du groupe Haddad a ouvert la voie à l'application des peines infligées au groupe ETRHB, dont la saisie de l'ensemble de ses biens et de ses filiales au profit du Trésor public.
Le rejet des recours introduits dans l'affaire Haddad, prononcé le 27 mai dernier par la plus haute instance judiciaire, a ainsi rendu définitif et exécutoire le verdict prononcé par le tribunal d'Alger, portant saisie de l'ensemble des biens du groupe ETRHB.
"Ainsi, nous informons l'ensemble des travailleurs du groupe ETRHB et ses filiales que ces entreprises sont devenues la propriété du Trésor public et que l'ensemble des décisions les concernant relève des prérogatives de l'Etat algérien, dont des mesures urgentes qui seront prises dans les tout prochains jours", lit-on dans la lettre de l'administrateur judiciaire du groupe ETRHB, Benallègue Abdelhak, dont Liberté détient une copie.
Ce dernier annonce, entre autres mesures à prendre dans les jours à venir, l'impératif d'une restructuration du groupe, le changement de ses statuts, du règlement intérieur et des registres du commerce ainsi que de l'ensemble des contrats actuellement en vigueur.
Pour accélérer ces transformations, les travailleurs du groupe ETRHB et de ses filiales devraient être envoyés en congé annuel afin de permettre de "solutionner les problèmes en suspens, dont les salaires, les cotisations non versées à la Cnas et à la Cacobatph ainsi que l'ensemble des créances que détiennent d'autres organismes sur le groupe", précise la lettre de l'administrateur judiciaire.
Ce dernier n'omet pas, dans sa missive, de défendre le choix des pouvoirs publics en faveur de la relance du groupe ETRHB en récupérant l'ensemble de ses biens.
"Cette procédure n'affecte aucunement le droit des travailleurs. Bien au contraire, elle permettra de résoudre l'ensemble des difficultés qui ont affecté le groupe", lit-on dans ladite lettre. C'est un choix qui n'est pas tout à fait inédit, puisque, dans un passé récent, l'Etat avait nationalisé Tonic Emballage sans que cette entreprise soit totalement sauvée de la faillite, puisqu'elle est continuellement en difficulté.
Du reste, cette "nationalisation" du groupe ETRHB a nécessairement un coût que l'Etat devrait supporter, dont la prise en charge de l'ensemble des créances que détiennent les banques et autres organismes d'assurance et de garantie sur le groupe ETRHB et ses filiales.
Le groupe est totalement à l'arrêt, ce qui implique des opérations de redémarrage et de restructuration, subordonnées au solutionnement de l'ensemble des conflits avec les entreprises tierces. À moins que l'Etat ne décide d'effacer toutes les ardoises du groupe et de ses filiales, de surcroît salées, de recapitaliser l'ETRHB et de (re)garnir ses plans de charge.

Ali TITOUCHE


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