Algérie

L'Etat mise sur les privatisations



Le montant des bonifications des taux d'intérêt sur les crédits d'investissement a atteint 711 milliards de dinars entre 2011 et 2020.L'ouverture du capital de certaines banques publiques, à travers la Bourse d'Alger, devrait intervenir dès le début de l'année prochaine.
C'est ce qu'a annoncé, avant-hier à Alger, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, devant les participants à l'atelier "Gouvernance des entreprises publiques et le rôle de l'Etat actionnaire", organisé dans le cadre de la conférence nationale sur la relance industrielle.
Le Premier ministre a évoqué, également, l'ouverture du capital de certaines entreprises publiques non stratégiques. Soulignant la nécessité de relancer la Bourse d'Alger, pour mettre à la disposition des entreprises de nouveaux instruments de financements, Aïmene Benabderrahmane a fait remarquer que l'assainissement des entreprises publiques en difficulté a coûté à l'Etat près de 2 900 milliards de dinars, sur une période de 10 ans.
Hier, dans son discours de clôture de la conférence nationale sur la relance industrielle, le Premier ministre a reconnu que la part de l'industrie dans le produit intérieur brut (PIB) "n'est pas à la hauteur" du potentiel que recèle l'Algérie.
Il a indiqué que le portefeuille public fera l'objet de "profondes" réformes, dans le cadre d'un nouveau modèle de croissance, visant l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale, le renforcement de l'entrepreneuriat et le soutien de la participation du secteur privé.
Dans ce cadre, le Premier ministre a fait référence à la réforme du système financier et bancaire, permettant de trouver d'autres sources supplémentaires de financement de l'investissement productif.
Cette réforme vise le développement du marché financier, à travers la relance de la Bourse d'Alger, la collecte de l'épargne et la sensibilisation des gestionnaires des entreprises publiques de la possibilité de financer les investissements via la Bourse.
Aïmene Benabderrahmane a parlé, également, du partenariat public-privé (PPP) en tant que mode de financement et de réalisation de l'investissement en infrastructures, dont la rentabilité est avérée.
Evoquant l'effort de l'Etat dans le domaine du soutien à l'investissement, le Premier ministre a indiqué que le montant des bonifications des taux d'intérêt des crédits d'investissement supporté par le Trésor a atteint 711 milliards de dinars entre 2011 et 2020.
C'est le cas aussi pour la dépense fiscale estimée à plus de 1 500 milliards de dinars, soit l'équivalent de 10 milliards de dollars, en 2018 et 2019.
"Le rendement économique et social de la dépense fiscale devrait être le critère pour mesurer l'efficience. La création de richesse et d'emplois devrait être à la hauteur des avantages et des exonérations fiscales accordés par l'Etat", estime Aïmene Benabderrahmane.
Concernant le foncier industriel, le Premier ministre a fait état de 14 700 lots de terrain octroyés et qui ne sont toujours pas exploités à ce jour. "Des instructions" ont été données pour résoudre ce problème avant la fin de l'année en cours et de parachever la révision du cadre juridique relatif au système de concession foncier relevant du domaine privé de l'Etat dédié à la réalisation des projets d'investissement.
Aïmene Benabderrahmane estime que l'Agence nationale du foncier industriel, en cours de création, apportera une solution radicale à la problématique du foncier qui "sera géré, à l'avenir, selon une approche économique et dans la transparence totale, loin des interventions directes des différentes administrations".
Le Premier ministre a annoncé une nouvelle approche en matière d'octroi des avantages, dans le cadre de la loi relative à la promotion des investissements, actuellement en cours d'examen.
Concernant les crédits bancaires, Aïmene Benabderrahmane a révélé que les crédits d'investissement octroyés par les banques sur les neuf premiers mois de 2021 sont évalués à 1 794 milliards de dinars alors que les crédits d'exploitation ont atteint 3 059 milliards de dinars.
"En dépit des insuffisances, le secteur bancaire joue son rôle dans le financement et l'accompagnement de l'investissement", affirme le Premier ministre. Le gouvernement, indique Aïmene Benabderrahmane, s'engage à concrétiser sur le terrain toutes les recommandations proposées par les participants à la conférence sur la relance industrielle dans le cadre d'un plan d'action.

Meziane RABHI


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