Algérie

L'Etat, les émeutes et le 3ème mandat


L'intensité dramatique des émeutes et de la dégradation de la situation socio-économique du pays semble obliger à un changement radical de donnes jusque-là considérées comme invariables ou acquises. Aux dernières nouvelles, Zerhouni aurait émis des réserves sur un troisième mandat présidentiel. De forts échos de la présidence de la République laissent entendre que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales aurait émis, récemment, de grandes réserves quand à la mise en branle de la machine administrative et électorale en faveur d'un troisième mandat présidentiel pour Bouteflika. La forte recrudescence des émeutes aurait justement obligé les services de sécurité à faire des rapports alarmants sur la situation socio-économique du pays. Fait vrai ou fausse rumeur, ce sont de sources crédibles qui avancent de pareils éléments même si ces dernières années, toute information, quelle que soit son importance, est très souvent confirmée ou infirmée selon les sautes d'humeur des pouvoirs en place. D'ailleurs, encore une fois, la rumeur d'une absence de Bouteflika a fait, ces derniers jours, le tour du pays. Son apparition mardi soir à la télévision arborant un large sourire a, cependant, désarmé les calculateurs les plus téméraires. Ces parties de cache-cache semblent être érigées, depuis quelque temps, en mode de gouvernance. En effet, si le chef de l'Etat semble trouver du plaisir à narguer le pays en s'éclipsant quelque temps pour laisser libre cours aux rumeurs les plus folles, il est difficile de croire qu'il le fait sciemment dans une conjoncture où les problèmes sont traités à couteaux tirés. Rien ne va plus dans un pays où, pourtant, le pétrole coule à flots et est vendu à un prix réconfortant, le niveau des réserves de change est des plus appréciables, les constructions de logements pointent partout et les écoliers passent leurs examens dans une situation sécuritaire sans remous. Et c'est un mais qui fait basculer dangereusement les choses. Le revers de la médaille est terrifiant. De nombreuses familles ne sont pas logées, les jeunes ne trouvent pas d'emploi, les écoliers sont les otages d'une réforme éducative qui contredirait jusqu'à la logique même des règles les plus élémentaires de l'enseignement, les ménages peinent à acheter leur lait, leur viande et même leur pain, parce que les responsables du secteur ont été incapables d'en gérer sérieusement les problématiques. «Dans 15 jours, tu seras parti ! »
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