Algérie

L'Etat face au drame des non-assurés



L'Etat face au drame des non-assurés
La non-affiliation à la Sécurité sociale touche notamment les secteurs de l'agriculture (85,3%) et le BTP (75,6%), selon la dernière enquête de l'ONS.L'Office national des statistiques (ONS) a publié, lundi dernier sur son site web, un rapport traitant de l'emploi en Algérie qui révèle une réalité effarante des pratiques dans le domaine. L'étude, réalisée sur un échantillon de 21 502 ménages, nous apprend ainsi que 42,4% des personnes occupées déclarent ne pas être affiliées à la Sécurité sociale.Un drame qui concerne donc des millions de travailleurs exposés aux risques liés au travail non assuré, à la vulnérabilité en matière de soins et autres incertitudes concernant l'accès à une retraite décente. L'Etat, à qui échoit le devoir d'assurer le respect des lois sur le travail, se révèle une nouvelle fois défaillant, et s'apprête même, selon les analystes, à consacrer la précarité à travers une nouvelle législation spécifique du code du travail qui donne la part belle au Contrat de travail à durée déterminée (CDD). Le rapport précise que le profil des non-affiliés concerne «une population essentiellement jeune et sans qualification».«88,2% des jeunes âgés entre 15 et 24 ans travaillant dans le secteur privé ne sont pas affiliés à la Sécurité sociale. Cette part régresse à mesure que s'élève l'âge pour atteindre 60,9% auprès des occupés âgés de 55 ans et plus. Par contre, trois occupés sur quatre, travaillant dans le privé et qui n'ont aucun diplôme ne sont pas affiliés. Cette part baisse à 64,2% auprès des diplômés de la formation professionnelle, et chute davantage auprès des diplômés de l'enseignement supérieur pour ne former que 31,2%», peut-on encore lire.«La non-affiliation à la Sécurité sociale semble affecter l'ensemble des secteurs d'activités économiques du secteur privé ; 72,1% de l'emploi total dans ce secteur. Cependant, certaines branches sont plus touchées que d'autres notamment l'agriculture (85,3%), et le secteur du BTP (75,6%), ainsi que le commerce (63,7%), le transport (42,9%) et les industries manufacturières (41,6%)», est-il soulevé. S'agissant du «sous emploi», il affecte «davantage les femmes que les hommes, les populations les moins instruites, et celles qui ne sont pas pourvues de diplôme, avec une présence relativement plus grande en zones rurales par rapport au milieu urbain».Des facteurs qui conditionnent l'emploi«La population en âge de travailler (âgée de 15 ans et plus) ou population active potentielle est estimée, à 27 678 000 individus. Ventilée par sexe, elle est composée de 50,4% d'hommes et 49,6% de femmes. La population active du moment a atteint un volume de 11 964 000, avec un accroissement relatif de 4,7% par rapport à septembre 2013. Les femmes représentent 19% de la population active totale», écrit l'ONS.Le rapport explique que «les données de l'enquête font ressortir les disparités selon le sexe, le milieu de résidence et le niveau d'instruction, ces facteurs qui continuent à conditionner le comportement de la population vis-à-vis du marché du travail». Le document indique que «l'écart entre hommes et femmes en matière de taux d'activité économique se rétrécit à mesure que s'élève le niveau d'instruction. Le taux d'activité des femmes détentrice d'un diplôme universitaire atteint 71,7%, alors qu'il est de 45,1% auprès des diplômés de la formation professionnelle, mais n'est que de 7,5% pour celles sans qualification».Pour le taux d'emploi, il augmente «chez les hommes avec l'âge, et atteint son niveau maximal auprès des 35-54 ans (90,7%), le taux décroît légèrement auprès des 45-54 ans, mais chute sensiblement auprès des 55 ans et plus pour atteindre 32,1%».Pour les femmes, «en milieu rural, il est nettement inférieur à celui des femmes vivant en milieu urbain (respectivement 10,2% et 15,5%), alors que c'est le phénomène inverse qui est observé chez les hommes (respectivement 68,1% et 61,6%)». D'autre part, le rapport stipule que «chez les hommes, l'insertion dans le monde du travail semble être relativement plus précoce dans le milieu rural ; le taux d'emploi des jeunes (15-24 ans) dans le rural atteint 43,2%, alors qu'il est de 31,7% en zones urbaines».Dans le même sillage, il est précisé que «le retrait de la vie active semble se faire relativement plus tard (le taux d'emploi des 55 ans et plus atteint 37,8% en milieu rural contre 29.6% en milieu urbain). En matière de salaires, il continue à «constituer la forme d'emploi dominant, et qui touche deux occupés sur trois, soit 69%. Il enregistre un léger recul au profit de l'auto-emploi par rapport à septembre 2012. Les salariés permanents forment pour leur part « 35,9% de la main d'oeuvre totale, alors que les salariés non permanents en constituent 33,0% ».




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