Algérie - Revue de Presse


Les députés et les sénateurs sont en vacances depuisplusieurs jours. Des vacances loin d'être méritéescette année, puisque le nombre de lois et amendementsvotés est sans doute le plus faible qu'aitconnu le Parlement depuis son existence, à peine cinq ousix ans pas plus. Après deux sessions aussi chargées, leprésident de l'Assemblée, troisième personnage de l'Etat,n'a rien trouvé de mieux que de fustiger le « tribalisme »dans son discours de clôture de la session parlementairede printemps.Il aurait été sans doute plus juste de « clouer au pilori »cette tendance implacable des actuelles moeurs politiques,bien de chez nous, à vouloir à tout prix privilégier unerégion au détriment des autres dans la désignation deshauts responsables de l'Etat et du gouvernement. Unepratique qui s'est exacerbée encore plus, ces dix dernièresannées, au mépris de tout souci d'équité et d'équilibredans la représentation des régions au sein des appareils del'Etat, de l'administration, etc. Et ce, jusque dans les institutions« élues », comme l'APN, « mal élues », serait le qualificatifle plus approprié si l'on doit se référer au taux departicipation plus que faible des citoyens dans l'électionde leurs représentants dans l'actuelle et auguste assemblée.Faut-il alors s'étonner que la vénérable institutiontermine l'année sur un bilan aussi médiocre, discréditéeau départ par un grave déficit de représentativité ' De là àne devenir qu'une banale chambre d'enregistrement auservice de l'Exécutif, il n'y a qu'un pas qui a été vitefranchi au cours de cette décennie.Malheureusement, force est de constater que cette pratiquequi consiste à privilégier un « vivier local » des cadresde l'Etat et de l'administration a encore de beaux joursdevant elle, même si elle suscite çà et là quelques grincementsde dents, comme on a pu le constater lors de ladésignation du nouveau patron de la « Sûreté nationale »,choisi par le président de la République en dehors de la« maison » qui, de l'avis de beaucoup, recèle en soi suffisammentde compétences qui peuvent la diriger. Là aussi,le critère de la région a prévalu, comme en d'autres tempscelui de la naissance primait sur tout le reste. Au risque devoir, comme jadis, se développer en retour un esprit deservilité et de soumission de la part du vassal reconnaissantenvers le prince qui l'a adoubé. Un Etat moderne nepeut assurément fonctionner comme un « makhzen ». Pourl'heure, rien n'indique que cela pourrait changer à terme.


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