Algérie

L'Etat doit plutôt aider ces jeunes


La qualification d'une jeune équipe algérienne, montée à la hâte par un staff technique 100% algérien, en finale de la coupe arabe a suscité chez les Algériens un élan d'admiration et de reconnaissance incommensurable. Ces vaillants jeunes sélectionnés parmi les clubs et académies ici en Algérie et en Europe ont fait sensation par leur qualité de jeu et surtout par leur lutte acharnée pour les couleurs nationales. Il n'y a certainement pas plus beau que de voir un gamin de 18 ou 19 ans, à fleur de l'âge, qu'il soit local ou expatrié, qui se bat pour l'honneur de son pays.Cette fierté ressentie par tous les Algériens, largement exprimée notamment sur les réseaux sociaux, a poussé même le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à adresser un message de félicitations à l'équipe nationale de football des moins de 20 ans. "À la veille de la fête de l'indépendance, voici la jeune élite nationale montante des moins de 20 ans qui offre au peuple algérien un exploit footballistique remarquable, en se qualifiant pour la finale de la coupe arabe.
Bravo et bonne chance en finale", a écrit le président Tebboune sur son compte Twitter. Voilà donc une équipe bricolée dans les temps morts après une série de revers dans les jeunes catégories qui hisse haut les couleurs nationales au point de susciter la gratitude des plus hautes autorités de l'Etat. Pourtant, ces mêmes pouvoirs publics n'ont rien fait pour rendre possible une telle performance. L'Etat a depuis plusieurs années failli à sa mission de mettre les moyens infrastructurels à la disposition des footballeurs algériens pour garantir une politique de formation fiable et durable.
Faut-il rappeler à ce titre que, le 16 décembre 2013, l'ex-ministre des Sports, Mohamed Tahmi, a procédé, à Alger, au "lancement officiel" du projet de réalisation de 35 centres de formation au profit des clubs de football professionnels en Algérie. Près de 9 ans après, le projet est toujours au stade des intentions. Pas un seul camp de formation n'est sorti de terre. Pourquoi ' Le conseil interministériel de 2010 avait prévu que l'Etat prenne en charge 80% du coût global de réalisation des centres de formation.
Cette formule a causé un retard dans le lancement des travaux, la majorité des clubs n'étant pas en mesure de financer les 20% restants. C'est pour cette raison que le MJS a alors décidé finalement de prendre totalement en charge la réalisation des centres en question, mais ce n'est pas pour autant que la question est réglée.
Au-delà du problème du foncier qui s'est constamment posé, la crise financière, qui secoue le pays depuis quelques années consécutivement à la chute des prix du pétrole, a poussé les pouvoirs publics à geler certains chantiers, à l'image, justement, de ces centres de formation, pourtant indispensables pour l'avenir du football algérien. Alors, relancer ce genre de projet indispensable pour l'avenir du football algérien serait la meilleure façon de remercier et d'encourager ces braves jeunes. Le reste n'est que littérature de circonstance.

SAMIR LAMARI
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