Algérie

«L'Etat doit intervenir sur le marché»


«L'Etat doit intervenir sur le marché»
En marge de la réunion du groupe des 5+5 (pays du Maghreb + Portugal, Espagne, Italie, France et Malte) sur la question de la sécurité alimentaire et des changements climatiques qui se tient à Alger, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, a tenu à rappeler que la sécurité alimentaire n'intéresse pas uniquement l'Algérie.
Cette question est inscrite, depuis un certain temps, fait-il remarquer, dans pratiquement tous les agendas politiques de toutes les grandes rencontres, parce qu'il y a, explique-t-il, une prise de conscience collective mondiale surtout après la crise alimentaire mondiale de 2007 et 2008 qui a ramené sur les écrans des chaînes de télévision des scènes de famine qu'on croyait disparues. Des pays entiers avaient perdu leur équilibre, rappelle-t-il, et il y avait des marches contre la faim. Le système mondial de l'alimentation a été interpellé par cette situation, fait-il observer. On pensait, dit-il, que le marché allait réguler lui-même la commercialisation des produits agro-alimentaires, mais les faits ont montré l'inverse. Pendant près d'une vingtaine d'années, tout le monde disait que le marché allait tout réguler et qu'il ne faut surtout pas intervenir sur le marché, laissons les gens travailler, ils trouveront le point d'équilibre, c'est peut-être vrai dans certains produits, mais pour les produits alimentaires qui sont saisonniers qui peuvent changer de destination, il cite l'exemple de l'épisode des biocarburants avec des produits agricoles qui ont été orientés vers la production de l'essence donc autant de quantités soustraites à l'alimentation, ça déséquilibre l'offre et la demande et ça entraîne des prix volatils. Il faut donc, dit-il, réguler. Ce regard nouveau sur le commerce des produits agricoles au niveau national ou international est au centre de beaucoup de préoccupations. Nous avons, rappelle-t-il, revitalisé un certain nombre d'unités de stockage et établi des conventions avec des opérateurs privés nationaux. Le problème pour notre région, est de savoir comment réagir à moyen et long terme face à ces événements et comment suivre ces effets et s'adapter. Concernant l'Algérie, il rappelle que la politique de renouveau agricole et rural qui a été lancée en février 2009 est venue pour répondre à cette situation et le pays est en train de construire les instruments nécessaires à des situations qui peuvent surgir. Le ministre insiste sur le fait qu'il n'y aura pas de développement durable s'il ne touche pas l'ensemble du territoire national sans exclusion et sans marginalisation. Ce principe mis en 'uvre en Algérie commence à donner ses résultats, selon Rachid Benaissa : réalisation de logements ruraux, introduction de l'électricité et du gaz, conditions de travail qui s'améliorent. Deuxième dimension, ajoute-t-il, c'est le désenclavement des régions, approvisionner les ménages en produits alimentaires, c'est-à-dire, fait-il remarquer, la sécurité alimentaire des ménages qui doivent avoir accès à l'alimentation. A propos des importations, 20% sont constituées de produits alimentaires alors qu'en 2010, ils étaient à 16%, dit-il.
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