Algérie

«L'Etat doit faire confiance à l'Entreprise productive, la libérer de toutes les entraves»



L'expert international, Mohand Amokrane Chérifi, membre de l'Instance présidentielle du Front des forces socialistes (FFS), estime que l'entreprise publique ne dispose toujours pas d'autonomie de gestion. «L'entreprise publique demeure toujours sous tutelle administrative de l'Etat, dépendante, à la fois du département ministériel concerné pour ses orientations et, du conseil de participation de l'Etat pour ses investissements», considère-t-il dans une contribution publiée sur le site du parti.L'Etat, observe-t-il, ne doit pas s'immiscer dans la gestion des entreprises. L'Etat doit faire confiance à l'entreprise productive, la libérer de toutes les entraves. «Son rôle consiste à réguler et à faciliter leurs activités en leur créant un environnement favorable et des incitations fiscales et financières appropriées», soutient cet expert. Pour M. Chérifi, la faiblesse de ses résultats de gestion ou la faible rentabilité de ses investissements ne doit être imputée ni au caractère public de l'entreprise ni à son encadrement, ni à ses travailleurs. Mais surtout, observe-t-il encore, à son environnement bureaucratique et restrictif pour son financement et ses approvisionnements. «La législation du travail et la réglementation des marchés et des prix sont autant de contraintes pour son fonctionnement et son développement», estime ce membre de l'Instance présidentielle du plus vieux parti de l'opposition, le FFS. S'agissant de l'entreprise nationale privée, elle a toujours été considérée par l'Etat comme un acteur secondaire du développement depuis l'indépendance du pays, a encore considéré M. Chérifi dans sa contribution intitulée «Plaidoyer pour l'autonomie des vrais acteurs économiques». «L'entreprise nationale privée est tenue à l'écart des secteurs vitaux de l'économie et reléguée dans une position complémentaire et minoritaire au niveau des activités de transformation de biens et services de consommation, en aval de la production contrôlée par l'Etat», observe-t-il encore. L'entreprise, qu'elle soit publique ou privée, placée sous la tutelle administrative de l'Etat centralisé, peine à naître, relève cet économiste, à fonctionner ou à se développer. «L'entrepreneur algérien, dans le secteur public n'est médiatisé que pour ses fautes de gestion ou ses mauvais résultats. Quant à celui du secteur privé, il est présumé coupable même quand il s'enrichit légalement alors que ceci est légitime puisque le profit est sa raison d'être», analyse M. Chérifi. Evoquant le partenariat Public/ Privé, le membre de l'Instance présidentielle du FFS estime que les barrières tarifaires et non tarifaires que l'Algérie a mises en place pour se protéger ne suffisent pas à contenir la pénétration étrangère sur notre territoire. «Nos ressources du sol et du sous-sol, de la mer et du soleil, notre vaste territoire subissent des assauts multiples et multiformes. La vigilance s'impose à tous les niveaux», relève-t-il encore. Sous couvert d'un partenariat public-privé vanté, a-t-il poursuivi, comme mutuellement avantageux, des investissements directs étrangers occupent le terrain avec pour véritable finalité la captation du marché national pour leurs produits sans perspective réelle d'intégration économique. Citant le cas d'unités de montage automobile, sans sous-traitance nationale effective, qui illustre bien cette stratégie de conquête. «La guerre économique n'est qu'à ses débuts. Il est temps de se ressaisir. La raison de notre inaction n'est pas due à la force de nos adversaires mais à la faiblesse de nos entreprises», relève-t-il encore. Suggérant de s'inspirer des économies émergentes qui - grâce à la redéfinition du rôle de l'Etat, régulateur et non gestionnaire et à la modernisation de leurs entreprises - ont pu affronter la compétition étrangère sur leur marché intérieur et à l'exportation, de préserver leurs secteurs stratégiques et de sauvegarder l'indépendance de leur économie. Il faudrait, également, observer, a-t-il poursuivi, la tendance générale de leurs politiques publiques et l'orientation économique et sociale de leurs entreprises performantes. Lesquelles politiques publiques ont donné une large autonomie aux entreprises, supprimé toute discrimination entre entreprises publiques et privées, et renforcé les entreprises nationales ?uvrant dans les secteurs stratégique.


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