Algérie

«L'Etat doit assumer la responsabilité de ses échecs» Les revendications sociales nécessitent des solutions radicales, selon Ennahda



Tout en mettant en garde contre la «manipulation» des revendications des jeunes du Sud du pays, le secrétaire général du Mouvement Ennahda, Fateh Rebaï, a estimé que les pouvoirs publics sont «responsables» et a appelé hier à trouver des «solutions radicales» à ces revendications. «Les revendications légitimes des jeunes du Sud, qui sont les mêmes que dans les autres régions du pays, nécessitent des solutions radicales qui passent par un système économique à même de développer le Sud, d'absorber le chômage et d'assurer des emplois permanents», a souligné M. Rebaï à l'ouverture des travaux d'une réunion de la commission nationale de préparation du 5e congrès du parti, appelant à «prendre en charge sérieusement les revendications des jeunes du sud» et à «ne pas se contenter de solutions conjoncturelles».
Cette problématique, a-t-il insisté, doit être réglée «loin des tentatives d'implication des mouvements de protestation dans la fomentation de prétendus complots». Pour le premier responsable d'Ennahda, «le gouvernement a tendance à répondre aux manifestations des jeunes par des solutions conjoncturelles et non pas en fonction d'une stratégie économique», n'hésitant pas à faire le parallèle avec les mesures d'urgence prises en 2011.
Rebaï qui estime que «c'est le fait d'ignorer des revendications légitimes qui risque de préparer le terrain à l'ingérence étrangère dans nos affaires intérieures, comme ce fut le cas dans certains pays arabes», dira tout de même que «le fait que les autorités officielles évoquent l'ingérence étrangère ou la conspiration nationale au sujet de la détérioration de la situation et de la colère des jeunes n'est qu'une fuite en avant pour éviter d'aborder les multiples pratiques négatives de l'autorité».
Pour Rebaï, «le gouvernement doit assumer la responsabilité de son échec à consacrer le développement et la justice sociale». Evoquant les réformes politiques, il n'hésitera pas à appeler à la nécessaire révision de leur contenu en saisissant l'opportunité de la révision de la Constitution pour ouvrir un dialogue national «en profondeur et d'envergure» en vue de trouver de véritables solutions «faisant l'objet de consensus». Dans un autre registre, Fateh Rebaï, qui parlera de la corruption comme l'une des raisons de «l'explosion sociale», reviendra sur le phénomène de l'enlèvement des enfants pour appeler à «l'application de la peine de mort».
Rebaï non candidat à sa propre succession '
Dans le registre «partisan», le secrétaire général du mouvement Ennahda a laissé entendre qu'il ne se représentera pas à la tête du parti lors du prochain congrès d'Ennahda, 5e du genre, qui aura lieu en septembre prochain. «Je ne souhaite pas me porter candidat lors du prochain congrès.
Le parti dispose de cadres compétents capables de le diriger», a-t-il lancé. Il indiquera à l'ouverture des travaux de la même réunion de la commission nationale de préparation du congrès du parti que ce qui l'intéresse n'est pas tant d'être à la tête d'Ennahda ou non, mais plutôt la sauvegarde de ses principes. Indiquant que la préparation du 5e congrès du parti se déroulait «sans aucune tension»,
il précisera que «la stabilité que connaît le parti favorise l'élaboration d'une vision globale à même d'assurer à l'action du parti un saut qualitatif». Pour lui donc, il n'y a pas de «guerre de positions». Tous les militants s'accordent selon lui à dire que «le prochain congrès est celui des militants, pas celui des personnes».


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