L'état de santé de Abdelkader Kherba, vice-président du Comité national des chômeurs, affilié au Snapap, et représentant des droits de l'homme de la wilaya de Médéa, ne cesse de se détériorer.
Gravement affaibli, il a été transféré tout récemment à l'hôpital, d'après le témoignage de son frère. Son état de santé est donc alarmant avec une glycémie de 0,42 mg, selon des sources médicales. Avant son arrestation, il était déjà atteint d'une forte grippe. En grève de la faim depuis le troisième jour de l'Aïd afin d'interpeller l'opinion publique, il a été mis sous mandat de dépôt à la prison de Ksar El Boukhari (Médéa), pour avoir filmer des scènes de manifestations de citoyens qui protestaient contre les coupures d'eau et d'électricité, et ce, malgré les interdictions de la police. Ce «défi citoyen» lui a valu son arrestation. Son procès est prévu demain au tribunal de Ksar El Boukhari.
Il devait être jugé le 28 août dernier, avant que ce ne soit reporté. Sa détention est surtout qualifiée «d'arbitraire». La secrétaire générale du comité de femmes relevant de l'organisation syndicale Snapap a rendu public, hier, un communiqué où l'on peut lire : «Après consultation du dossier de l'inculpé, le collectif des avocats a constaté que les charges à l'encontre de Abdelkader Kherba sont non fondées et son arrestation est une atteinte flagrante contre les libertés d'expression et une bavure du système de la justice que le Snapap dénonce vivement».
Le frère de Abdelkader Kherba témoigne qu'une grande mobilisation est organisée quotidiennement à Ksar El Boukhari par les défenseurs des droits de l'homme et de simples citoyens pour demander sa libération. «Il y a même des médias étrangers, à l'instar de France 24, qui s'intéressent à l'affaire Kherba. Nous craignons pour lui et pour notre mère qui est atteinte d'une grave maladie cardiaque», a-t-il ajouté. Il faut rappeler que la demande de liberté provisoire, déposée par le collectif des avocats du Réseau des droits de l'homme et de la LADDH au juge du tribunal de Ksar El Boukhari, a été rejetée.
«Le collectif chargé de sa défense a été surpris par la deuxième accusation pour insultes contre un fonctionnaire, affaire qui remonte au 3 juin dernier, où il a été incriminé, inculpé et relaxé faute de preuves. L'arrestation de Abdelkader Kherba est une démonstration du pouvoir dans la répression qui cible les syndicalistes,
les militants des droits de l'homme et tous ceux qui luttent pour la liberté d'expression. Cela dans le but de décourager les actions de protestation pacifiques dans le futur et punir les protestataires ayant participé aux actions de revendications», lit-on dans le même communiqué.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 03/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Benzerga
Source : www.elwatan.com