Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé dans un entretien au journal français Le Monde que le président Bouteflika n'a pas quitté le pays pour des soins à l'étranger.Après une semaine de rumeurs insistantes sur l'éventuel transfert du président Bouteflika à l'étranger pour des soins, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est exprimé sur le sujet dans un entretien publié par le quotidien français Le Monde dans son édition d'hier. M. Sellal s'est montré catégorique : «Le président Bouteflika n'a pas quitté le pays.» «Non, le Président est là, il doit recevoir cet après-midi (jeudi 19 novembre) le Premier ministre maltais. Je suis tous les jours en liaison avec lui. Il n'a pas quitté le pays.Son état de santé est toujours le même. Il suit les affaires du pays et donne ses instructions au jour le jour», a-t-il affirmé. Interrogé sur le «groupe des 19», qui s'est demandé qui gouverne le pays, Abdelmalek Sellal a rassuré qu'il n'y a personne d'autre que le président de la République. «Le pays est dirigé par le président de la République. Je le sais, car je suis son Premier ministre. Les grandes décisions ne sont prises que par lui, ou avec son assentiment. Il a une vision sur tout», a-t-il répondu, allusion faite aux grands changements opérés dans plusieurs secteurs et au sein de l'armée.«Pas inquiet»Et le fait que la dernière apparition publique du président Bouteflika remonte au mois de mai 2012 ne dérange guère son Premier ministre, selon lequel le pays se porte bien et les Algériens sont reconnaissants envers leur Président. «Il n'y a pas de désarroi des Algériens. Je me déplace beaucoup dans le pays. Tout le monde sait que le Président a beaucoup fait pour le pays», a-t-il soutenu, refusant de comparer la situation actuelle de l'Algérie (chute des revenus pétroliers, politique d'austérité, chômage galopant?) à celle des années 1980.«Si aujourd'hui nous arrivons à faire face à une chute drastique de nos recettes (avec une perte de 40% des recettes en dollar), c'est grâce à deux mesures prises par le Président : la décision de rembourser notre dette par anticipation et celle de créer un Fonds de réserve qui peut nous permettre de tenir le cap trois à quatre années.»Abdelmalek Sellal assure que la situation du pays ne l'inquiète pas. Car, selon lui, le gouvernement a trouvé la parade : réduire les importations et réorienter l'économie pour créer des richesses ! «Nous ne sommes pas dans la situation de crise des années 1980, où le pays était endetté et n'avait presque plus de réserves.Nous avons devant nous trois ou quatre ans. Il faut absolument que l'on réussisse le pari de la diversification économique», a-t-il soutenu. Autrement dit, si rien n'est fait d'ici trois ans, le pays va sombrer dans une crise inextricable. M. Sellal conditionne aussi la réussite du plan du gouvernement pour diversifier l'économie nationale par le maintien de «la stabilité politique et sécuritaire».Daech à nos portes '«Nous sommes frontaliers de pays en grande difficulté. Nous avons 1000 km de frontière commune avec la Libye, plus encore avec le Mali. J'espère que d'ici la fin de l'année nous pourrons aider à mettre en place un gouvernement de transition en Libye qui puisse s'appuyer sur une force internationale», a-t-il déclaré. Le Premier ministre évoque dans ce contexte la tenue, le 1er décembre, d'une réunion de tous les pays voisins ? la Tunisie, le Niger, le Tchad, le Soudan et l'Egypte ? afin de se concerter sur le cas libyen.«Il faut pousser à la mise en place de ce gouvernement et lui donner des moyens pour stabiliser le pays, sinon c'est un autre Daech qui sera aux portes de l'Europe», a-t-il mis en garde, indiquant ainsi que «depuis les bombardements en Syrie, certains djihadistes sont revenus en Libye». Abdelmalek Sellal appelle à une réponse globale et concertée à la menace de Daech. «Nous pensons qu'il faut une réponse globale du monde civilisé face au phénomène Daech.Je sais que le président Hollande veut saisir l'ONU pour qu'une résolution sur la lutte contre le terrorisme soit adoptée.Aller aux Nations unies est la meilleure solution : il est nécessaire que l'ensemble des pays jouent le jeu dans cette affaire, sinon nous n'arriverons pas à venir à bout de ces groupes», a-t-il encore soutenu, considérant ainsi que Daech profite des divisions internationales et arrive même à exporter du pétrole pour acheter des armes. «Ce sont des contradictions qu'il nous faut absolument dépasser», a-t-il dit, rappelant que l'Algérie avait vécu dans les années 1990 ce qui se passe aujourd'hui dans certains pays, notamment en France. «Nous connaissons bien cette question. Mais à l'époque nous étions, pour ainsi dire, seuls à combattre le terrorisme islamiste», a-t-il relevé. C'est ce qu'il faut éviter aujourd'hui, dans l'intérêt, selon lui, de la sécurité de tous les pays.
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Posté Le : 21/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mokrane Ait Ouarabi
Source : www.elwatan.com