Algérie

L'état d'urgence prolongé de trois mois, la sécurisation de la France est partie pour durer



L'état d'urgence prolongé de trois mois, la sécurisation de la France est partie pour durer
L'état d'urgence vient d'être prolongé de trois mois en France après le vote vendredi du Sénat, une semaine après les attentats meurtriers de Paris qui ont fait 132 morts et 352 blessés, du projet d'amendement de ce texte de loi vieux de 60 ans.L'Assemblée française a adopté le texte proposé par le gouvernement Valls avec une très large majorité (551 pour et 6 contre) qui prévoit un renforcement inédit du dispositif sécuritaire, ce qui risque de restreindre la liberté des Français.Matignon a déjà prévenu, dans ce contexte, que "la sécurité est la première des libertés, c'est pourquoi d'autres libertés seront (ainsi) limitées".Les Français devront s'habituer à des fouilles répétées, des bouclages de quartiers, fermetures de stations de métro, en raison de la traque par les services de sécurité de toute personne liée au terrorisme ou à des organisations prônant la même idéologie de l'entité terroriste autoproclamée "Etat islamique", qu'il n'est pas écarté qu'elle agisse comme une bête blessée.En effet, la nouvelle loi sur l'état d'urgence, outre que sa durée soit prolongée de 12 jours à trois mois, confère aux services de sécurité d'élargir les assignations à résidence à toute personne à l'égard de laquelle il existe des "raisons sérieuses" de penser que son comportement "constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public", avec la possibilité de doter le soupçonné bracelet électronique.La droite a souhaité une prolongation plus longue (six mois) et certains écologistes pour une période plus courte (deux mois).A la faveur de cette loi, qui sera en vigueur jusqu'à février, les perquisitions peuvent s'effectuer de jour comme de nuit, mais par contre aucune de ces perquisitions ne pourra viser les locaux affectés à l'exercice d'un mandat parlementaire ou à l'activité professionnelle des avocats, magistrats ou journalistes.Il n'est pas prévu également le contrôle de la presse et des publications de "toute nature", ainsi que des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales, qui était énoncé dans le texte de 1955.Pour ce qui est des restrictions au niveau de la Toile, le ministre de l'Intérieur peut prendre "toute mesure" pour assurer l'interruption de tout service de communication au public en ligne faisant l'apologie ou incitant à des actes terroristes.La loi, qui constitue une première étape avant une réforme constitutionnelle espérée dans les trois mois pour instaurer un "régime civil de crise", donne la possibilité, au ministre de l'Intérieur, de dissoudre les associations ou groupements qui participent, facilitent ou incitent à la commission d'actes portant une atteinte grave à l'ordre public.Par ailleurs, le gouvernement a l'intention de créer une nouvelle structure pour "jeunes radicalisés", dont le site sera "choisi d'ici à la fin de l'année".Pour des raisons de sécurité, les Français pourraient s'attendre également à l'annulation de concerts, notamment en cette période de fêtes de fin d'année et à des restrictions à l'approche de la conférence mondiale sur le réchauffement climatique qui se tiendra dans deux semaines à Paris, où une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement devront y participer.D'ailleurs, les ventes de billets de concerts à Paris ont accusé, depuis les attentats, une chute de l'ordre de 80% par rapport aux chiffres habituellement constatés à cette période de l'année, selon une première évaluation vendredi du Syndicat national des producteurs (Prodiss)."Les producteurs sont super-inquiets pour la suite, c'est une filière fragile avec un taux de marge qui n'est pas énorme", assure le syndicat, qui rappelle que la période des fêtes est "cruciale" pour l'économie du secteur.Sur le plan financier, les menaces prises en compte par le gouvernement pour faire face au terrorisme coûteront 600 millions d'euros, selon le ministre des Finances, Michel Sapin.Quelque 5000 emplois supplémentaires seront créés dans la police et la gendarmerie dans une période de deux ans. Il est prévu également de recruter 1000 douaniers et 2500 personnes dans la justice d'ici à 2017, auxquels il faudra ajouter le renforcement de l'armée par 2300 postes.




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