L'Etat continue à mettre sous perfusion le professionnalisme

À défaut de mettre en place une véritable réforme pour le football national, les pouvoirs publics distribuent des sociétés sponsors pour les clubs pros. Ces derniers vont bien sûr consommer la manne qui leur sera versée avant de revenir l'année prochaine au plus tard avec les mêmes problèmes.La réunion tenue hier au siège du ministère de la Jeunesse et des Sports ayant regroupé les clubs des Ligues 1 et 2, d'une part, et le ministre Raouf Bernaoui, d'autre part, a été l'occasion pour les présidents de club d'exposer leurs principaux problèmes au premier responsable du sport algérien. Salim Bernaoui, selon nos sources, fut très attentif aux revendications des présents et s'est engagé finalement au nom du gouvernement à venir en aide aux clubs, comme le confirme à Liberté le représentant des clubs de Ligue 2. "C'est une réunion intéressante.
Comme nous l'avons exigé lors de notre dernière rencontre, on a pu finalement rencontrer le ministre de la Jeunesse et des Sports avec lequel on s'est longuement attardé sur les grands problèmes que rencontrent les clubs de Ligue 2, puisque je suis leur représentant. Les promesses faites il y a quelques semaines sont sur le point d'être concrétisées sur le terrain. Il nous a avisés que des sociétés nationales de différents secteurs vont prendre en charge les clubs, en nommant chaque société pour les clubs.
J'avoue que c'est une excellente chose, dans la mesure où cela nous permettra de faire face aux problèmes financiers qui nous ont asphyxiés", révèle Akli Adrar, le président du MOB. Au cours de ce conclave, les deux parties ont abordé le volet administratif et l'aspect juridique des futurs sociétés affectées aux clubs. Il faut dire selon nos sources que trois principales sociétés ont été retenues : Sonatrach, Mobilis, Algérie Télécom-en plus de l'agriculture- qui se sont partagé les clubs.
Dans l'après-midi, la réunion avait repris sans Bernaoui Salim, qui avait rejoint le siège du Premier ministère. Mourad Lahlou est arrivé pour représenter les clubs de Ligue 1, c'est donc le chef de cabinet qui s'est chargé d'expliquer les modalités pratiques du contrat de sponsoring qui liera à l'avenir les clubs et les sociétés. Il s'est engagé, selon notre source, à contacter les sociétés pour les informer de la décision d'affectation des clubs, prise par le gouvernement, pour venir au secours du football national.
Liberté a pu se procurer la liste officielle des sociétés affectées aux clubs : MOB (Sonatrach), USMH (filiale Sonatrach), ASO (Gica), WAT (Mobilis), JSMB (Serport), OMA (Sonatrach), JSMS (filiale Sonatrach), OM (Algérie Télécom), RCA (Gica), MCEE (Sonelgaz), ABS (Transport), USMAn (Asmidal), DRBT (Transport), RCR (Mobilis), ASMO (Serport), ASK (Eriad), MCS (Agriculture), NAHD (SAA), ASAM (Saidal), NC Magra (Agriculture), JSK (Cosider), MCO (Hyproc) et USMBA (Naftal). Les décisions d'affectation seront envoyées dans le courant de cette semaine, selon nos sources.
Reste à savoir maintenant si cette aide de l'Etat va aider à résoudre la crise financière des clubs. Il va sans dire qu'à défaut de mettre en place une véritable réforme pour le football national, les pouvoirs publics, pour des raisons politiques évidentes, distribuent des sociétés sponsors pour les clubs pros. Ces derniers vont bien sûr consommer la manne qui leur sera versée avant de revenir l'année prochaine au plus tard avec les mêmes problèmes, les mêmes déficits. Cela s'appelle la fuite en avant.

RACHID ABBAD