Algérie

L'Etat chinois prêt à rentrer au capital des plateformes vidéo



Les autorités chinoises étudient la possibilité de rentrer, via des groupes étatiques, au capital de plateformes de vidéo en streaming sur internet afin d'en contrôler plus étroitement les contenus, rapportent plusieurs médias. L'internet chinois fait l'objet de fortes restrictions- Google, Facebook et Twitter en sont bannis et les contenus des réseaux sociaux y sont censurés - mais Pékin devrait donner un tour de vis supplémentaire sur l'offre vidéo en ligne, selon le magazine financier Caixin. Dans son viseur pourraient figurer les plateformes Youku Tudou (surnommée le « Youtube chinois » et rachetée l'an dernier par le géant du commerce en ligne Alibaba) et iQiyi (site concurrent associé à Baidu, autre mastodonte du web local). Tous deux proposent des séries et divertissements tout en produisant leurs propres contenus. Un règlement proposé par l'Administration d'Etat de la presse, de la publication, de la radio, du cinéma et de la télévision (SAPPRFT) recommande aux sites concernés de vendre entre 1 à 10% de leurs parts à une société contrôlée par l'Etat, rapporte Caixin. Cette « participation spéciale » permettrait aux groupes étatiques de superviser la production des contenus et de peser sur les orientations choisies, ajoute-t-il, citant des sources proches du dossier. L'article originel de Caixin, posté ce week-end, n'était plus accessible hier, mais était largement reproduit par d'autres médias. L'objectif, pour le gouvernement, est de reprendre la main sur des plateformes de vidéos « dépendant principalement de firmes privées » et « sur lesquelles il n'exerçait que peu d'influence », a réagi Xiang Ligang, directeur d'un site professionnel sur les télécoms. De fait, « le gouvernement ne peut pas sanctionner ou fermer ces sites à son gré sur une base quotidienne car cela produirait un vent de réactions » contreproductif de la part des internautes, observait-il, cité hier par le quotidien officiel Global Times. A l'inverse, le nouveau système pourrait permettre aux autorités de superviser et de contrôler de l'intérieur les contenus avant même qu'ils soient mis en ligne - contrairement à la censure a posteriori actuellement en place. A de multiples reprises, les sites de vidéo en streaming ont été sommés de retirer certains contenus. Parmi les épisodes de censure ayant suscité un vif remous, le retrait de séries étrangères comme « The Big Bang Theory » en 2014, ou encore cette année la disparition soudaine d'une populaire web-série chinoise racontant une romance homosexuelle. Selon l'agence Bloomberg, le régulateur a « proposé » aux plateformes vidéo de conclure des accords de cession de parts d'ici le 10 juin, mais a dû faire face à une vive réticence de certains d'entre eux.


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