Algérie

L'étape cauchemardesque de Sellal



L'étape cauchemardesque de Sellal
Pour la première fois depuis le début de la campagne électorale, Abdelmalek Sellal a été contraint hier d'annuler un meeting à Béjaïa.BéjaïaDe notre envoyé spécialUne foule nombreuse d'opposants à la candidature de Bouteflika et «au système» s'est amassée devant l'entrée de la maison de la culture de la ville dans le but d'empêcher l'activité de l'équipe de Abdelaziz Bouteflika. Pendant que des dizaines de personnes, triées sur le volet, sont assises dans la grande salle de la maison de la culture Taos Amrouche, une foule compacte cerne l'établissement. Aux sons des tambourins et de l'orchestre de la musique andalouse, dans le patio de l'enceinte culturelle, répondent les slogans des manifestants. «Pouvoir assassin»,«Sellal, tes discours sont un poisson d'avril», ou encore «Non au quatrième mandat» sont les slogans écrits sur des pancartes brandies par les protestataires dont les rangs grossissent au fur et à mesure que le temps passe. «Nous ne voulons pas de ce pouvoir. Et puis pourquoi avoir peur de nous et ramener des invités pour remplir la salle '», ose un jeune rencontré sur place. Un peu plus loin, un autre, visiblement politisé, s'adresse aux journalistes derrière les barrières qui protègent l'établissement public, sur lequel veillent des policiers. «Il faut passer à une deuxième République. Ce système est fini !», lance-t-il, un tantinet énervé.Evacuation dans des fourgons cellulairesA l'intérieur de la salle, les organisateurs s'impatientent. Pour faire attendre les présents, les nombreux agents recrutés pour la circonstance passent des chansons de fête à hauts décibels. «Je ne sais pas trop ce que je fais ici. Je travaille au port, on m'a donné une invitation en contrepartie de la régularisation de ma situation professionnelle et d'une augmentation de salaire», témoigne un jeune rencontré sur place.Un autre homme interrogé indique que sa présence est motivée par «une promesse d'embauche au port». Il est déjà midi et demi et Sellal, qui devait animer son meeting deux heures auparavant, n'est toujours pas au rendez-vous. Son staff informe les journalistes que le meeting est annulé. «Le cortège n'a pas pu quitter l'aéroport», dit-on. Mais des informations contradictoires parviennent de l'extérieur. Faut-il quitter la salle ' «Surtout pas», répondent certains. «Il y a danger. Les émeutes s'élargissent», explique-t-on. Las d'attendre, Abdelamlek Sellal annule son meeting.Les responsables de la sécurité de l'équipe de campagne ont décidé de faire appel à la police pour évacuer les journalistes coincés à l'intérieur car dans le feu de l'action des journalistes et des techniciens de la télévision privée Ennahar TV ont été blessés.C'est donc dans des fourgons cellulaires que la presse a quitté la maison de la culture sous les jets de pierres des protestataires. Abdelmalek Sellal, qui n'a pu quitter l'aéroport, a dû reprendre l'avion en direction d'Alger. «Nous avons choisi la sagesse», justifie Omar Alilat, le directeur local de la campagne de Bouteflika, la mine défaite. L'étape de Béjaïa aura été un cauchemar pour l'équipe de Bouteflika.




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