L'essentiel, regarder autrement l'avenir

La sélection nationale de handball a atteint son objectif. Terminer au moins en finale de la CAN-2014 et pourquoi ne pas remporter le septième titre africain. Une fin de parcours fabuleuse qui vient mettre du baume au c?ur de tous ceux qui ont vécu dans leur chair les turpitudes traversées par la discipline au cours de ces trois dernières années. Il ne faudrait pas, toutefois, exclure le fait que ce temps perdu risque de se payer cash pour celles (années) qui vont suivre en ce sens que les turbulences évoquées ont laissé en bordure de route des habitudes, des bonnes et plus que des habitudes une culture : la formation. Autrement dit le renouvellement du vivier national. La résurrection d'un team qui a donné le meilleur de lui-même tout au long des rencontres de la CAN s'est faite également et d'une part grâce à des joueurs cadres au crépuscule de leur carrière, mais également à d'autres qui, s'agissant de leur formation, leur niveau technique ne doivent rien à l'Algérie puisqu'ils sont «importés». D'aucuns diront qu'il s'agit avant tout de handballeurs algériens et donneront pour preuve leur appartenance à la sélection nationale, sauf que cela n'empêchera pas qu'ils vont devoir retourner chacun à la compétition à laquelle il appartient et que par voie de conséquence celle nationale va s'en retrouver appauvrie. Or, il parait de moins en moins évident que l'engouement revienne chez des jeunes lesquels, naguère, se bousculaient à hauteur des associations concernées pour entamer une carrière en ce sens. Nous n'irons pas à dire que le trophée risque de constituer l'arbre qui cache la forêt. Cette formule consacrée pour transformer une performance en une catastrophe ne serait pas de circonstance quoiqu'il soit impératif de verser dans une satisfaction béate au motif que la dépense d'énergie du groupe, du staff et de tous ceux qui ont contribué à cette fin en apothéose a finalement payé. Le plus important serait de s'atteler dans l'immédiat à refaire une sorte de diagnostic général, tirer un bilan et s'impartir des objectifs et plus particulièrement préparer, voire être prêts pour les importants rendez-vous à venir. Le handball national n'est pas pour autant crépusculaire, peut et a tout à gagner à renaître de ses cendres. Le constat est d'autant plus vérifiable au vu de l'engouement que la compétition a suscité au sein d'un extraordinaire public, un public qui reste par ailleurs l'une des rares, voire seule force attractive à même de convaincre les sportifs parmi les jeunes d'une option pour la discipline. En attendant, les instances sportives concernées sont-elles en mesure de capitaliser l'intérêt accru de ces jeunes si tant est qu'il serait le cas ' C'est nettement moins évident tant que la compétition restera dominée par deux ou trois associations et que pour faire l'appoint le cas échéant il soit fait appel aux éléments évoluant en dehors des frontières. Bien entendu, tout cela est une toute autre histoire et comme dirait le philosophe : carpe diem.A. L.