Algérie

L'essentiel Et Le Superflu


35,67 % de taux de participation aux élections, du 17 mai 2007, ont démontré que le pays vit une période de lassitudes dues, à plusieurs facteurs démobilisateurs, internes et externes. C'est une vérité. Les retombées liées à d'autres actualités en vues, vont se diffuser, se cristalliser au jour le jour, aux tréfonds de la société. Ce seront les réalités de demain. Des vérités et des réalités qu'il faut, non seulement essayer de mettre en exergue, mais les décortiquer, les « remuer », anticiper les impacts éventuels dans tous les sens, inlassablement , dans l'objectivité et la sérénité citoyenne, sans fioritures ni convenances, encore moins, d'accabler quiconque. L'important, est d'étendre le champ des imaginations et réflexions civiques, autrement exprimées, afin d'aiguiser le sens de discernement de l'opinion publique, entre l'essentiel et le superflu, ainsi que d'aiguillonner les ressorts perceptifs, des jeunes générations autour des problèmes réels, anciens et nouveaux, escamotés pour des motifs qui ne tiennent plus debout et de considérations de pouvoir, qui n'ont plus leur raison d'être désormais. Prés des 2/3 des électeurs l'ont fait entendre, le 17 mai 2007. Cette date, pourrait bien constituer un début, d'étape significative, pour la vie politique nationale. Une dynamique féconde, pour des impacts, générateurs de progrès.. LES IMPACTS En principe, une représentation citoyenne, démocratiquement élue est dépositaire souveraine, d'un ensemble de besoins socio économiques, de valeurs et de « packages d'impacts politiques », formulés par des débats libres à la base des élites, pertinemment précisés, ciblés, ciselés et pris en charge pendant une durée donnée, avec le devoir, incontournable, de présenter des résultats au cours et en fin de mission parlementaire. Publiquement.  Nos assemblées, n'ont jamais joué leur rôle , du simple fait, qu'elles n'ont jamais fait un bilan exhaustif de leurs actions, encore moins des blocages rencontrés. Au contraire, toujours un inventaire à zéro multiplié, sauf pour leurs « énormes avantages législatifs », bien évidemment et, le nombre de mains levées liées. Donc , l'APN , est depuis sa création une coquille ridiculement vide, dans laquelle le superflu l'emporte sur l'essentiel. On a voulu qu'il en soit ainsi et il serait , vraiment inconvenant, de le déplorer aujourd'hui. Cela continuera pour la présente représentation, qui vient d'être élue par 1/3 des électeurs, jusqu'à ce que l'inverse se produirait. Et pour que cela arrive, il faut une autre ossature républicaine. Il est devenu manifeste, d'initier dans la consultation la plus élargie, une réforme courageuse, renflouée nécessairement par d'autres inspirations démocratiques , liées aux ressorts civiques des élites sincères, qui s'inscrivent dans l'évolution profonde de la société et, de celles de son environnement mondial en général et régional en particulier. Un saut bien raisonné, dans l'orbite du rationnel.  Parallèlement, la société civile pour sa part, peut bien aiguillonner par le biais de ses propres aspirations suggestives, une autre forme de gouvernance participative , où les « équilibres fondateurs » du régime en place, seraient aussi bien confortés, que mieux adaptés aux nouvelles réalités qui se conjuguent, essentiellement, en deux grandes approches: Quel projet de société voudrions nous, dans un monde interactif et surtout, quel système de gouvernance jugé le mieux performant, adopterons-nous (présidentiel, parlementaire , mixte... ). Si les grands axes du premier segment sont plus ou moins discernés, en termes de « constantes », bien que des fois, elles se noient dans des interprétations ambiguës, qu'il faudrait bien les rationaliser, dans le sens de l'histoire et de celui propulsé dans l'avenir ; par contre, le second est le noeud gordien de notre problématique, lié aux dernières déconvenues électorales . Il a été longtemps ballotté de par le passé, toujours hésitant pour le présent et apparemment aussi, dubitatif, pour le futur. L'hybridation des genres dans tous les domaines , y compris politique, est souvent tétanisant jusqu'à l'absurde. Le produit est un complexe, chancelant, dans la démarche. Il lui manque la netteté aussi bien des idées, que du comportement.  En effet, certaines perceptions du passé, sur la « mentalité algérienne » , qui semblait être acquise à quiconque, sachant bien parler jusqu'au charlatanisme forain, convaincre fallacieusement jusqu'à l'effronterie, s'habiller jusqu'aux travestissements, dédaigneux et « équilibriste » jusqu'à la démagogie, n'ont plus les faveurs des jeunes, qui non seulement, sont devenus sceptiques, mais réagissent négativement à ces gymnastiques saugrenues (1).  Aujourd'hui, d'après certains indicateurs avérés , les inclinaisons du tempérament des jeunes gens , seraient toutes autres à l'avenir. La majorité d'entre eux, abhorrent les harangues autoritaires , qu'ils considèrent comme du « Haf » ( artifices) et se révoltent véhément contre toutes approches, les considérant comme des nigauds et des paumés .  La nouvelle famille « moyenne » notamment la plus délabrée, est le creuset de ce nouveau tempérament, aussi bien dans ses côtés positifs, que négatifs...  Ainsi, réagit profondément , la société algérienne. Par lassitudes. Donc, les impacts de ces élections ainsi, analysés dans ce sens, peuvent constituer un point de départ pour de nouvelles approches ainsi justifiées par, une synthèse consensuelle, autour d'un plan réformateur aussi bien institutionnel, qu'exécutif, mais où les calculs « politicards » seraient bannis, les compromissions habituelles honnies et surtout enfin, tenir compte avec courage, sincérité et passion, des défis et enjeux en cours et à venir, nationaux, régionaux et internationaux, où la notion de souverainiste appartiendrait aux reliques du douar, mais ou la bonne gouvernance intergénérationnelle, en diapason des défis du siècle, serait le souci essentiel de notre quotidienneté et désactivant définitivement ainsi, tous les superflus d'un processus tirant à sa fin.. L'ESSENTIEL D'UN PROCESSUS Certains chefs de partis, ont une conception étrange de l'acte politique. Tout est achalandé grotesquement, même le superflu . En d'autres termes, rien n'est essentiel, sauf le « résultat » lié aux intérêts personnels et groupusculaires, l'emporte. Coûte que coûte, dans tous les sens, comme par exemple : se faire élire par un tiers de la population, sans aucun état d'âme. (2). Ou bien ombrager l'incongruité de cette consultation, par différents voilages et gros tamis, qui vont du bizarre au « ridiculement vôtre » . Ces fadaises, vont s'exacerber dans le proche avenir. Mais en sourdine liée aux convenances. Pour un temps. Que des superflus, alors que l'essentiel, est ailleurs.  Le processus ayant mené, entre autres, à cette élection inédite dans l'histoire politique du pays , mais édifiante et même positive en terme, de leçons à tirer, fut jonché de tout un ensemble de défigurations et d'euphories, de toutes sortes, y compris les bains de sang...et de foules ; provoquées par des remises en causes successives, des repères d'une société désireuse d'oublier ses torts et en même temps, reconduit ses travers, malgré et souvent contre elle, jusqu'aux lassitudes et ... la réapparition des torts et ainsi de suite. C'est dans ce mécanisme sordide, où se trouve le noeud gordien, des absurdités que nous vivons de temps à autre. Comme une horloge qui semble marcher, mais avec de fréquents tripotages d'aiguilles, par des mains tremblotantes.  En vérité, les incartades et les surprises, en tous genres , de l'électorat national , sont ancrées dans nos traditions en la matière. On a tendance à les oublier car « cultivées » depuis longtemps, par des états d'esprits conditionnés par des devises animalières (3), liées à des lignes de conduites, surgies des abysses de l'anachronisme et des fantasmes débilitants . Trop de médiocrités conjuguées au mépris par les uns, accentue en profondeur celui des autres. Un cycle vicieux. Démobilisant et dangereux.  Initialement, cela avait commencé par des coups d'états « scientifiques » successifs aussi bien au niveau des urnes que des appareils, « idéalisés », en unicité de pensées, d'idées et d'actions...Et du destin, etc. Une formule totalitaire sans fin, que Staline lui même, ne pourrait imaginer. (4).  Ainsi, cette «maxime » de gouvernance laissait entendre, que tout le monde doit être régi, par une seule ligne de conduite : l'unanimisme plombé, autour d'un seul socle du pouvoir.  Celui ou ceux, qui ont bel et bien les rênes de la charrette....jusqu'au prochain relais. En gros, la clientèle d'aujourd'hui diffère peu, de celle du passé. Sauf, que cette dernière était surtout obnubilée par le pouvoir, alors que celle d'aujourd'hui veut, le beurre et l'argent du beurre. Et le lait. Bref. Des dirigeants de partis étant censés mobiliser, les différentes couches sociales, sont eux-mêmes sujets à des comportements immatures, qui ont été étalés sans vergogne, en méprisant aussi bien leurs militants et par ricochet, l'ensemble des segments déjà fragilisés de la société, notamment sa jeune sève . Ces postures ont crée un vide, où tout était permis pour le combler. La nature étant horripilée par l'inoccupé. Les impostures liées aux convenances , l'ont bourré, jusqu'à la satiété. Depuis 1962, les poussées démographiques et leur concentration spatiale, dans des habitats hideux, l'apparition de nouveaux besoins multiples, politico-économiques, socioculturels, d'aspirations de libertés tous azimuts, mal interprétées et surtout maladroitement propulsées dans leur véritable sens, se sont conjuguées dramatiquement, sous une manipulation sordide, au milieu d'un carrefour où certaines réalités longtemps occultées, deviennent subitement évidentes, bouillonnantes, à l'image des jeux et « chahuts d'enfants » de petites ruelles et placettes, mais terminés dans des bains de sang....et de pleurs télévisés . Encore une fois, à cause de l'incurie des uns et des calculs sournois des autres. Depuis 1989,Les poussées démocratiques, mal supportées, car liées à des visées bien bornées, ont instauré de nouveaux mécanismes limités au partage du pouvoir et non l'alternance saine de celui-ci . Un piége terrible. Ce qui a provoqué les fantasmagories les plus absurdes, générateurs de craintes pour les uns, d'appétits illégitimes et illimités, pour les autres....Et ce fut la grande évasion morale , dont le peuple algérien a payé le prix fort et qui, pathétiquement, est resté rattaché à l'essentiel : La paix civile au dessus de tous les superflus, devient l'objectif principal à atteindre. Coûte que coûte. Un enchevêtrement bien compliqué, qu'il fallait dénouer , au su et à son insu.. A tort et à travers.  La voie de la charte de réconciliation nationale est le seul chemin, pour y parvenir. Il a enjambé un long parcours dans ce sens ; il réalise enfin que le douloureux passé est bien derrière lui, assez loin, pour qu'il puisse bondir vers d'autres comportements émancipateurs. Du genre de ne pas aller voter... pour le superflu et bien d'autres signes essentiels, en perspectives, qu'il compte bien les aligner au fur et à mesure de l'évolution des choses. Cela constitue en soi, des acquis liés à des espoirs, qu'il ne faut surtout pas dévaloriser ; d'autant plus que certains clignotants ont apparu, dés les premiers jours de la campagne, actionnés par l'organe concerné, superviseur de ces élections, qui « relayait » une exigence : Ne pas afficher les portraits présidentiels ainsi que d'autres signes allusifs. En vain. Mais, le message est profondément encourageant et édifiant, à plus d'un titre. CONCLUSION: L'essentiel est de donner à tout évènement sa juste mesure. L'assemblée nationale 2007 /2012, fonctionnerait au « 1/4 » de l'Algérie . Le plan de la relance économique est entre les mains propres, des cadres de la nation, toutes spécificités confondues. Nos hydrocarbures carburent bien et se transforment en richesses incommensurables, dont l'eau, symbole de vie. La réconciliation nationale est inscrite, dans la logique, de l'Histoire d'un peuple meurtri à travers toutes ses générations. L'idée de révision ou d'amender la constitution nationale est ballottée, pour le moment, au gré des humeurs conjoncturelles. Pourtant, elle s'affirme de plus en plus, pour qu'elle puisse définir enfin, par le biais d'un haut conseil de sages indépendants et pluriels, quel régime de gouvernance souhaite-t-on instaurer et pour quelles « essentialismes sociétaux » sur lesquels , doit-il puiser sa légitimité . Ou bien stagner, pour subir d'autres contrecoups, du genre passé et d'autres, dont on aurait pas pu (ou voulu) anticiper sur l'essentiel, pour des motifs oiseux. « Néroniens » (5) NOTES: (1) On avait montré à la TV, une dame âgée de 83 ans, qui avait accomplie son devoir. Interviewée, elle s'est rappelée le vote sur l'autodétermination de 1962 : « Ils nous ont contraint de voter, mais aujourd'hui, grâce à Dieu, on vote librement ». Voilà l'état d'esprit de toute une génération, encore traversée par les souvenirs du passé. Pêle mêle. Il faut signaler que la femme algérienne a voté, pour la première fois de sa vie, que pour dire « Oui » à l'indépendance nationale . En revanche, les jeunes gens, interviewés après, étaient amusés de ses paroles et ont exprimé d'autres soucis, aux antipodes de ceux de cette vieille dame. Ils se définissent en travail, logement, mariage, etc. Un autre monde. (2) Un chef de parti déclare : « il y aura 389 députés représentant des nombreux partis. Il n'y a pas de texte de loi exigeant un certain taux de participation pour valider une élection ». Sous entendre ( dans son subconscient) qu'avec un texte de loi, cette élection, mérite bien, d'être non avalisée. Paradoxale élection . (3) Outre, « Notre baudet que votre cheval » qui tire ses origines animalières des élections coloniales de 1947, il y' a un autre « dicton » de la même famille zoologique : « Cavalier celui qui est en selle aujourd'hui ». Ou bien encore le débile « On est avec celui qui est debout ». A cet effet, il y'a un fait historique de la période romaine, qui mérite introspection. Dans un castrum de l'ancienne Césarée, le centurion a trouvé la mort. La troupe romaine, cache cet événement, afin de procéder dans la discrétion sa succession. Au cours de la nuit, ils déplacent la statue érigée à son effigie à l'entrée principale du fort , avec un fouet accroché à son bras. Comme le faisait de son vivant le maître de la garnison, pour frapper tous ceux qui entraient et levaient leurs têtes. Alors, comme d'habitude, les gens le dos courbé, les yeux rivés au sol, ne pouvant voir que l'ombre de la statue et du fouet comme étant bien réels, entraient au castrum pour déposer leurs dîmes et sortaient de la même manière. Cela avait duré des jours. C'est çà, souvent, être du côté du debout. Que d'ombres. (4) Un des dignitaires de ces « sursauts scientifiques », dans les années 80 et émargeant toujours aux étals du pouvoir , avait rétorqué à son ami, du même genre, qui lui avait posé la question relative à ses excès malsains et nuisibles : « Que vas-tu répondre, pour tes actes, lorsque tu vas être devant le Seigneur » ; il répondit, plutôt blasphémé : « Tu crois vraiment, que sur des dizaines de milliards d'êtres humains pécheurs et non, Il Arriverai à me dénicher ». Cela veut tout dire, sur l'état l'esprit de ce type de « scientifiques » . Du satanisme pur. (5) L'aura de l'homme providentiel, en politique, est démodée. Pour plusieurs raisons. Le développement économique, socioculturel lié, aux nouvelles technologies émancipatrices , ont pulvérisé ce type de gouvernance. Partout. Cependant, certains pays arabes ont instauré dans la duplicité, des héritages de gouvernance « républicaine », mais extrêmement dangereux....Et superflus. L'ex de la Syrie, entre autres, ne tient route, que grâce aux voisinages d'Israël, du Liban et tout dernièrement de l'Irak. Un bastion au milieu « d'un feu » ravivé en permanence. Un jour, un universitaire syrien m'avait dit : « s'il y aurait un conflit armé , entre nous et les israéliens, ce serait la troisième guerre mondiale » . Edifiant. *Ingénieur Agronome Retraité
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