L'essentiel de la semaine

-Samedi : Le pays se réveille à la nouvelle des 2 morts et 20 blessés dans des émeutes à Touggourt. La revendication des habitants ' Le raccordement à l'eau. Des Algériens humiliés par le pouvoir, encore une fois, réduits à quémander leurs droits. Entre-temps, la Banque d'Algérie veut obliger les banques à assurer un accès aux services financiers aux zones reculées, officiellement par souci d'égalité. Officieusement, pour continuer d'acheter un calme précaire '-Dimanche : L'armée est dépêchée à Béchar pour maîtriser les dégâts des intempéries. Les Algériens d'abord, la lutte antiterroriste ensuite, c'est beau. Entre-temps, à Béjaïa, mystérieuse fulgurance d'incendies. La diversité climatique, à défaut de l'économique. Sinon, un troisième manifestant succombe à ses blessures à Touggourt. Pas de réaction de nos officiels, comme si une vie humaine ne valait rien. Affligeant.-Lundi : En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, une pensée pour les 1541 Algériens atteints du virus et les 7389 autres séropositifs, à défaut d'avoir le soutien de cheikh Chemsou et consorts, trop occupés à condamner sans comprendre. Sinon, l'axe transaharien va bientôt aboutir à une nouvelle étape en reliant le Niger à l'Algérie. Un exemple fructueux de coopération qui pourrait bien être sali par une certaine presse aux relents racistes.-Mardi : Après la répression, le bilan. Un officiel du ministère de l'Intérieur avoue qu'«on aurait pu éviter» les événements de Touggourt alors que le wali de Ouargla, lui, affirme ne «jamais avoir donné l'ordre de tirer». Sinon, à part d'interminables élucubrations, des solutions de long terme ' Entre-temps, Djellab martèle : «L'Algérie peut faire face à la chute du prix du pétrole.» L'apocalypse attendra donc, nous voilà rassurés !-Mercredi : Dernier jour de la visite du président du Conseil italien, Matteo Renzi, qui a été reçu, tour à tour, par Rebrab et Bouteflika. Du haut de ses 39 ans, il aurait pu nous donner l'astuce pour renouveler notre classe politique. Les jeunes Algériens, eux, en sont encore à s'inquiéter de leur avenir, les étudiants à Alger entrent dans une grève illimitée, peur du chômage endémique avant même le diplôme. Et oui, comme quoi, l'Ansej ne règle pas tout !-Jeudi : Sellal l'Européen n'a pas fini sa rencontre avec Renzi, à Alger, que Valls et Hollande l'attendent, lui et 15 autres ministres, de pied ferme à Paris pour parler business et sécurité. Mais l'affaire des moines de Tibhirine pourrait bien gâcher la fête. A peine arrivé, Sellal fait une révélation choc : «Le Président a récemment effectué une visite de contrôle en France.» L'art de la communication anachronique, une spécialité algérienne.