Pour tous ceux qui suivent la question proche-orientale, la situation actuelle prête à tout, sauf à l?optimisme. L?on assiste plus à des déclarations d?intention qu?à de réelles initiatives pour sortir de l?impasse. Il est vrai que le Premier ministre israélien n?a jamais tenu pareil discours, mais en aucun cas, il ne faudrait dissocier ses propos actuels de ce qu?il disait il n?y a pas si longtemps. Il est prêt, dit-il, à parler avec les Palestiniens de questions fondamentales, mais il ne faut pas, souligne-t-il ? comme s?il s?agit d?imposer des limites ?, entrer à ce stade dans le détail des questions clés du conflit : les frontières, les réfugiés de 1948 et le statut d?El Qods. C?est lui qui revendiquait, contre tout bon sens, le droit d?Israël de définir et tracer, unilatéralement, les frontières. Où est donc la négociation s?il s?agit d?imposer une solution ? De quels principes peuvent parler les Israéliens, eux qui avaient signé, en 1993, avec les Palestiniens, un accord de principe qu?ils n?ont jamais appliqué dans ses éléments fondamentaux qui sont le statut des territoires occupés, les questions des frontières et des réfugiés. De ce point de vue, aucun chef du gouvernement israélien, depuis cette date, n?a pris sur lui d?appliquer ce texte, que le général Ariel Sharon, toujours dans un profond coma depuis près de deux années, a décidé de tuer en décrétant la mort au soir de son élection en février 2001. Nul donc n?a enfreint ce que les Israéliens appellent les questions consensuelles. Et au sujet de Ehud Olmert, quelle est réellement sa marge de man?uvre ? Sûrement qu?il court après un succès politique ou diplomatique, mais c?est tout juste pour assurer son avenir politique. Que reste-t-il de ces engagements ? A première vue, rien, mais la réponse doit tenir compte d?un contexte nouveau marqué par la proposition du président américain, George Bush, de réunir, en automne prochain, une conférence internationale. Une de plus, dira-t-on, après celle organisée par son père en 1991 et qui avait tout juste permis une prise de contacts, avant que Palestiniens et Israéliens décident de prendre en main leurs propres affaires. Un travail préparatoire a été entrepris pas la secrétaire d?Etat, Condoleezza Rice, et surtout l?annonce par la Maison-Blanche de l?octroi à Israël d?une aide militaire de trente milliards de dollars pour les dix prochaines années. Plus que le montant, l?élément nouveau, c?est la durée, même si l?aide en question n?a jamais cessé depuis des décennies. Fort de son expérience dans les négociations avec Israël, le président palestinien, M. Abbas, a averti : « Le plus important est que nous parvenions à des résultats, que nous sachions quels sont ces résultats. » Il « veut avoir un seul sujet de discussion avec M. Olmert : des négociations politiques. Quand on parle de négociations politiques, on entend : El Qods, les frontières, les réfugiés, l?eau, la sécurité. » Quelle que soit l?appellation du chapitre, pour les Palestiniens, l?essentiel est là. Pas question de se payer de mots ou d?accepter les coups médiatiques dont raffolent les Israéliens.
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Posté Le : 04/08/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com