L'ESS ET LA JSK MONTRENT L'EXEMPLE Lorsque les moyens font la différence

Les récentesqualifications de l'ESS et de la JSK font évidemment plaisir à tous lessportifs algériens qui, dans ce contexte international, oublient bienvolontiers leurs «rivalités internes». Ces victoires viennent à point pourramener l'espoir d'un retour vers le sommet d'un football voué aux gémoniesdepuis belle lurette mais dont le palmarès général en Coupes d'Afrique faisantfoi, figure sur le podium africain en compagnie de l'Egypte et de la Tunisie,devant les deux épouvantails, le Cameroun et le Nigéria. Ce classement, il estvrai, a été favorisé par les victoires continentales de la JSK auxquelless'ajoutent les triomphes du MCA et de l'ESS. Le Maroc, également, figure enbonne position dans ce palmarès, toutes Coupes d'Afrique confondues. En Coupesarabes, on peut considérer que le MCO avec trois succès, et le WAT, avec unevictoire, auront été les précurseurs et les dignes représentants de l'Algérie.Certains esprits chagrins ont trouvé le moyen de mésestimer cette compétitionarabe, la considérant, à tort, de niveau moyen. Ils ont refusé de voir que tousles pays du Golfe avaient effectué de grands progrès, comme chacun a le loisirde le constater de visu sur les nombreuses chaînes satellitaires. Le principalconstat saute aux yeux: tous ces clubs nantis de gros moyens se sont illustrésdans ces compétitions internationales. Ne bénéficiant pasdes mêmes possibilités financières, on peut dire que le MCO et le WAT sontrentrés dans les rangs, laissant le relais à l'ASO et au CABBA. Grâce à leursrésultats, ces deux clubs commencent à bénéficier d'une notoriétéinternationale. Ceci ne nous empêchera pas de déplorer le ratage du MCA quiavait les potentialités nécessaires d'effectuer un bon parcours en Coupe de laCAF, n'était-ce les maladresses commises par certains de ses joueurs. L'USMA,non plus, après avoir frôlé la consécration en 2003 (battue en aller et retourpar l'ES Tunis) n'arrive pas à dépasser le stade des demi-finales. C'est pour toutesces raisons que nous devons apprécier à leur juste valeur les qualifications denos représentants, qui n'ont pas, répétons-le, l'aisance financière des clubségyptiens et tunisiens pour ne citer que les mieux nantis qui se permettentd'étoffer leurs effectifs avec l'engagement de bons joueurs étrangers,africains et même sud-américains. Au niveaunational, la JSK, le MCA, l'ESS sont les plus «riches», mais cette notion s'atténuefortement à l'exercice des comparaisons avec les clubs égyptiens, tunisiens etceux du Golfe. Comme dans toutes les activités humaines, l'histoire du footballévolue et s'accélère. Les frontières sportives d'il y a 20 ans sont tombées etles transferts sont devenus des faits banals. Et, comme les bons joueurs optentpour les clubs qui leur offrent les meilleures conditions financières, il esttout fait normal que le fossé se creuse entre la minorité nantie et les autres.Il ne faut pas occulter le fait que la JSK et l'ESS se sont égalementrenforcées avec des joueurs africains qui donnent entière satisfaction. Cechoix paraît irréversible comme l'a confirmé tout récemment Hannachi: «La JSKsort un ou deux jeunes par saison, mais nous sommes obligés de nous renforcer,car nous jouons la Coupe d'Afrique». Le président de l'ESS Serrar, également,va poursuivre cette politique de recrutement. Faut-il s'en offusquer et mettreun bémol aux attitudes triomphalistes relevées çà et là après les victoires del'ESS et de la JSK ? Tout en reconnaissant qu'il s'agit là de l'aboutissementd'une politique comme celle utilisée par les clubs tenant le haut du pavé etintimement liée aux moyens financiers, il y a lieu de ne jamais abandonner cetexaltant créneau que demeure la formation, laquelle est loin d'êtresatisfaisante en dépit des louables initiatives prônées par le MJS. De fait,les jeunes joueurs locaux sont actuellement «barrés» par ceux de l'étranger,comme l'atteste l'effectif de l'équipe nationale composée de professionnels enmajorité. Ceci dit, ne boudons pas notre plaisir, tout en espérant que cettesérie de victoires ne soit pas une simple embellie.