«L'esprit local doit se confirmer»

Rabah Madjer, un joueur algérien de référence. Ses analyses cadrent souvent avec le terrain. Sa dernière «livraison» ressemble à une véritable alerte pour ne pas dire à un véritable avertissement si l'on veut que notre football gagne un peu plus en image.Lors du dernier Forum de DK News dont il était l'invité, il fait rappeler avec force ses analyses et diagnostics quant à la nécessité de veiller sur le fruit local sans pour autant sous estimer le compatriote algérien qui évolue à l'étranger. Le local, semble-t-il vouloir dire, peut créer d'agréables surprises et c'est avec lui que l'équipe peut se développer. Il averti, le prochain adversaire des Verts n'a rien à voir avec les derniers «adversaires qui étaient modestes, à l'image du Bénin et du Rwanda. Ce sera sans doute une autre paire de manche lors du dernier tour», a-t-il souligné. Pour Madjer, il ne faut pas chanter victoire dés maintenant, les étapes prochaines seront semées d'embûches qu'il va falloir contourner tout en veillant à garder ses pieds sur terre. Faut-il croire que ses analyses sont toujours intactes ' Que la sélection des Fennecs Vahid Halilhodzic fait du surplace ' Difficile de s'adosser à cette dernière interrogation si l'on regarde le travail fait depuis sa venue. Les résultats acquis et l'excellent état qui caractérise le groupe des Verts attestent de l'excellent environnement dont lequel ils évoluent. Des résultats jamais ou presque conjugués, le tableau est encore vivant. Alors pour Rabah Madjer pour consolider cette machine qui produit de bons résultats, il va falloir la renforcer par l'intégration de joueurs locaux «convaincu que le salut du football algérien et de sa sélection passe par l'option locale», insistant sur «la stabilité» comme principale gage de réussite. Il signe et persiste que «recourir à tout ce qui est étranger ne nous mènera pas loin. Depuis une douzaine d'années, l'équipe nationale est formée dans sa majorité de joueurs évoluant à l'étranger, au point où on a cassé toute ambition chez les jeunes joueurs locaux, qui ont fini par songer plutôt aux challenges financiers au détriment de ceux sportifs, parce qu'ils ont perdu tout espoir de figurer dans les rangs de l'équipe nationale, désormais réservée presque à cent pour cent aux joueurs issus des clubs européens», a-t-il martelé et de remettre sur les rails, cette fameuse question de centre de formation ou plutôt l'absence de CF en Algérie. Oui, c'est un gros problème que pose aujourd'hui les entraîneurs algériens, conscients des dégâts que commet ce vide dans notre pays. «On veut nous faire croire, a-t-il déclaré, que tant qu'il n'y a pas de centres de formation en Algérie, on n'a pas d'autres choix que de recourir aux joueurs évoluant à l'étranger...», sauf peut-être que l'environnement n'était pas le même, que le football, lui-même a évolué, ses stratégies aussi. Le football n'est plus celui des années 1980. Pour réussir, il faut des techniciens ayant une expérience... Entièrement d'accord avec Madjer, lorsqu'il évoque l'urgence de redonner de l'importance au travail de base dans les clubs pour aspirer avoir des joueurs du cru de qualité», nous confie Mustapha D. S'agissant des entraîneurs locaux, tout le monde est d'accord sur ce point. Nous avons des techniciens en Algérie qui peuvent réaliser un excellent boulot, ce qui manque, c'est cette confiance, ajoutera notre interlocuteur qui fit lecture de la déclaration de Madjer : «S'il venait un jour à occuper un poste de responsabilité dans le football algérien, il n'hésitera pas à nommer des techniciens locaux à la tête de toutes les sélections nationales.» Rien n'est encore joué, tout est possible, l'Algérie a besoin de références à même de démontrer que ceux qui sont nés chez nous, peuvent aussi réussir...