Les grands événements qui ont laissé leur empreinte dans l'histoire des peuples sont souvent identifiés ad vitam aux lieux où ils se sont produits. C'est peut-être anecdotique, mais c'est un fait en soi. Et ce qui s'est passé mardi à l'hôtel Mazafran est du même ordre, car nous avons affaire à quelque chose d'historique, voire de fondateur, toute chose étant égale par ailleurs. C'est la première fois depuis son existence que l'opposition algérienne, toutes obédiences confondues, a su dépasser les susceptibilités idéologiques, les considérations d'ego pour se mettre autour d'une table. Toute l'opposition, du moins celle qui ne voit pas l'horizon de l'Algérie selon le tropisme du pouvoir, réunie, c'est assurément une première !On peut dire qu'une espérance est levée par l'opposition dont les querelles ont souvent été du pain bénit pour le pouvoir qui la considérait jusque-là comme immature. Avec la conférence du Mazafran, elle vient d'apporter la preuve de sa maturité, de sa responsabilité qui la met, pour une fois, au diapason d'un contexte politique actuel marqué, de la part du pouvoir en place, par une volonté de statu quo adossée contre une politique de "pétrole contre paix sociale". Mais ce n'est pas parce qu'elle a réussi à se parler que l'opposition, réunie au Mazafran, doit, pour autant, s'imaginer que les cartes sont rebattues. Que nenni ! Ce qu'elle a eu le mérite de réaliser mardi n'est qu'un premier jalon dans le long chemin à parcourir pour faire porter son projet politique par la société dont l'apport est décisif.C'est cette société qui a dit massivement "non" à la présidentielle du 17 avril qui peut imposer la plateforme de l'opposition, plus que les partis qui composent cette dernière. L'imposer au pouvoir bien sûr qui fera tout pour le torpiller, car il y va en définitive de sa survie. Et d'ailleurs la réaction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour qui l'Algérie n'est pas en besoin de transition, dès lors qu'elle a des institutions solides, selon lui, bien sûr, est révélatrice de l'irritation du pouvoir. Et l'opposition doit encore compter sur les coups fourrés du pouvoir qui ne se laissera pas tondre facilement la laine sur le dos. C'est dire si les acteurs de la conférence de mardi ont des défis à relever. Mais c'est cela l'esprit du Mazafran.NomAdresse email
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Posté Le : 12/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Ouali
Source : www.liberte-algerie.com