Algérie

L'espoir d'une reprise



Dépendante presque exclusivement de la rente pétrolière, l'économie algérienne est suspendue aux aléas du prix du baril qui demeure faible et aux pronostics optimistes de l'Opep. Des prévisions incertaines au regard de la persistance de la crise sanitaire mondiale.Le prix moyen du Sahara Blend, pétrole de référence algérienne, a gagné 3,38 dollars en mars dernier, soit une hausse de 5,4%, par rapport au mois de février. Il est passé de 62,38 dollars en février 2021 à 65,76 dollars en mars de la même année.
C'est du moins ce que relève l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel publié hier. Le Sahara Blend a été le 3e brut le plus cher des 13 bruts de l'Opep, après l'angolais Girassol (66,04 dollars le baril) et Zafiro de la Guinée équatoriale (65,99 dollars).
Le prix du brut algérien est établi en fonction des cours du Brent, brut de référence de la mer du Nord, coté sur le marché de Londres avec une prime additionnelle pour ses qualités physico-chimiques appréciées par les raffineurs.
La remontée des prix du pétrole constitue une bouffée d'oxygène pour l'Algérie, mais elle reste insuffisante pour l'état de ses finances. Pour rappel, le cadrage macroéconomique et financier de la loi de finances 2021 a retenu un prix fiscal du baril de pétrole autour de 40 dollars.
Les projections du gouvernement fixent, par ailleurs, un prix du marché de 45 dollars le baril. Dans son rapport, l'Opep s'est montrée un peu plus optimiste pour la demande mondiale de pétrole cette année.
L'organisation prévoit un rebond mondial de la demande de brut à 6 millions de barils par jour, soit une révision à la hausse de 0,1 million de barils par jour par rapport au mois dernier. La demande mondiale de pétrole devrait atteindre en moyenne 96,5 millions de barils par jour en 2021.
"La demande de pétrole au second semestre devrait être influencée positivement par un rebond économique plus important que prévu le mois dernier, soutenu par des programmes de relance et un assouplissement des restrictions contre la Covid, sur fond d'accélération du déploiement de la vaccination, en grande partie dans les pays de développement de l'OCDE", indique l'Opep.
Le rapport, citant des sources secondaires (indirectes), indique que la production totale de l'Opep a modestement progressé de 0,2 million de barils par jours, pour atteindre à 25,042 millions de barils par jour en mars 2021, contre 24,842 millions de barils par jour en février de la même année.
La production de pétrole brut a augmenté principalement en Iran, en Angola, en Libye et en Irak, alors qu'elle a baissé notamment en Arabie saoudite. Selon des sources secondaires, la production en Algérie a également baissé de 2 000 barils par jour.
Notre pays aurait produit 873 000 barils le mois dernier contre 875 000 barils le mois d'avant. Mais sur la base de la communication directe, la production algérienne a atteint 870 000 barils en mars 2021 contre 878 000 barils par jour en février dernier, soit une baisse de 8 000 barils par jour.
Selon le FMI, sous l'effet de la reprise attendue de l'activité mondiale, les cours du pétrole devraient augmenter de 30% en 2021 par rapport à leur creux de 2020, en partie du fait de la baisse de l'offre de l'Opep+.
L'institution a indiqué que les cours du pétrole ont augmenté de 39% entre août 2020 et février 2021, en raison de l'annonce de bonnes nouvelles au sujet des vaccins et de la reprise économique rapide observée en Asie.
Les marchés à terme laissent entrevoir un déport (une courbe des cours à terme orientée à la baisse), où les prix du pétrole se situent à 58,5 dollars le baril en 2021 (42% de plus que la moyenne de 2020), puis tombent à 50,7 dollars en 2025.
Les risques qui pèsent sur les prix du pétrole, a signalé le FMI, sont légèrement orientés à la hausse, car la probabilité d'une forte réduction des investissements en amont dans le secteur du pétrole et du gaz est plus forte que celle d'un ralentissement de la reprise de la demande mondiale de pétrole, du maintien des stocks à un niveau élevé et, à moyen terme, d'une rupture de la coalition Opep+.

Meziane RABHI


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