Algérie

L'espoir d'un avenir ailleurs



L'espoir d'un avenir ailleurs
Depuis au moins la présidence Boudiaf, le discours officiel inclut toujours l'établissement d'un fichier national des cadres. Un fichier qui doit servir à utiliser les compétences disponibles et mises sur une voie de garage ou carrément mises en retraite, ou forcées à l'exil. On parle aujourd'hui de solliciter les cadres établis à l'étranger. Intentions généreuses, nationalistes, patriotiques, mais y a-t-il réellement possibilité de les rappeler et de les réinstaller sur le sol national ' Où sont ces postes d'emploi que ceux qui sont restés ici ne trouvent pas ' Il y a même eu de par le passé des chansons leur demandant de revenir. Or, il n'y a pas que les universitaires qui sont partis. Des raisons communes ' Une émigration clandestine plutôt économique et sociale que politique ' Il faut un emploi pour avoir un revenu mais il n'est toujours pas possible d'en trouver, plus particulièrement un emploi durable sans un CDD. Il faut un emploi durable, un CDI, pour pouvoir prétendre à un crédit immobilier, ce qui permet d'évaluer les déceptions des jeunes qui courent vainement parfois derrière un emploi, un emploi durable et donc un revenu qui leur permettra d'avoir accès à une " vie normale ". Les raisons devraient être vraiment sérieuses puisque, malgré que la haraga soit sanctionnée pénalement, malgré que des pays se soient concertés pour y mettre fin, l'émigration dite clandestine par voie maritime et avec le risque d'y laisser sa vie continue pourtant. Il n'y a pas de peine qui puisse réellement dissuader de tenter l'aventure. Une peine ne dissuade pas toujours et tout le monde. Même la peine de mort ne dissuade pas contre les crimes. Quant à l'émigration des cerveaux, un aller généralement sans retour, ce sont les qualités de travail, de recherche mais aussi de rémunération qui en sont les principales motivations. Une politique pour leur faire effectuer le chemin inverse '. Nombre de jeunes diplômés ou non diplômés se trouvent dans cette situation. Que disaient feu Boukhobza, un éminent sociologue qui étudiait la société algérienne : " Les jeunes qui s'estiment exclus d'un système tendent naturellement à vouloir détruire celui-ci ". Il disait encore " les jeunes veulent avoir un revenu et acquérir une autonomie financière ". L'emploi durable est alors perçu comme l'indispensable moyen de parvenir à s'assurer sa propre autonomie financière, sa dignité et un toit. C'est un besoin de sécurité élémentaire, pas plus. C'est presque les plus bas besoins de l'échelle de Maslow et ils sont encore très loin des besoins des élites, à savoir se réaliser et avoir de grandes ambitions. Au moment où, dit-on, pour la énième fois que va être lancée une nouvelle stratégie industrielle qui ne va pas s'appuyer sur les IDE et pour cause, il importe qu'elle soit lancée en direction des cadres qui ne sont pas partis. Une politique d'intéressement pour qu'ils ne risquent pas d'écouter les chants des sirènes étrangères.




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