L'Espagne a formulé une nouvelle offre visant à faciliter l'octroi de
visas aux Algériens. «C'est une offre intéressante. Nous avons convenu
d'engager des discussions exploratoires pour examiner la fiabilité de cette
offre. Ça sera matière
à négociation», a déclaré, hier, Halim Benattalah, secrétaire d'Etat en
charge de la communauté algérienne établie à l'étranger, qui s'exprimait sur
les ondes de la radio Chaîne 3.
Le secrétaire d'Etat s'exprimait depuis Berlin où il était en visite pour
rencontrer les représentants de la communauté algérienne établie en Allemagne.
Ce déplacement intervient après sa visite intervenue tout récemment en Espagne.
M. Benattalah a également abordé la question des visas pour la France. Evoquant
l'accord franco-algérien de 1968, il a rappelé que des discussions informelles
ont été engagées depuis le 24 janvier 2011. «On trouvera des solutions qui
conviennent aux deux parties. La partie française a déclaré qu'aucun aspect ne
sera exclu», a-t-il précisé. Les nouvelles restrictions sur les visas de court
séjour destinés aux hommes d'affaires algériens seront, selon lui, abordées
lors de ces discussions. M. Benatallah a soutenu que le quatrième avenant à
introduire à l'accord de 1968 concerne les visas de court et long séjour,
l'installation, l'emploi, la retraite et la kafala. «Cela nécessite du temps»,
a-t-il dit. La coopération de l'Algérie dans les opérations de rapatriement des
Algériens clandestins devrait, considère-t-il, trouver une contrepartie: une
meilleure circulation des personnes.
Interrogé sur l'absence d'un
statut clair pour l'exercice par des sociétés privées de l'activité des
services visas en Algérie, M. Benattalah admet l'existence d'un vide juridique
mais révèle que ce volet est à l'étude puisqu'une expertise est en cours pour
cerner cet aspect juridique et administratif à même de régler cette situation.
Le secrétaire d'Etat a ensuite
évoqué le phénomène des clandestins. Il est à rappeler que les autorités
espagnoles avaient expulsé 1400 Algériens en situation irrégulière en 2010. M.
Benattalah s'est dit incapable de fournir un chiffre global et précis sur le
nombre d'Algériens vivant dans la clandestinité à l'étranger. «En Allemagne, le
nombre d'Algériens irréguliers est estimé à 1.500.
Depuis la signature d'un accord
de réadmission avec l'Allemagne, en 1997, nous avons rapatrié presque 9.000
Algériens», a-t-il révélé. Le secrétaire d'Etat déplore le fait que des parents
algériens laissent partir clandestinement, dans des bateaux de harraga, leurs
enfants mineurs vers l'Espagne, au péril de leur vie. Un fait qualifié
d'«irresponsable». «Imitant les pratiques suivies par des pays voisins, ils
essayent de profiter des bonnes dispositions des lois protégeant les mineurs».
Et d'ajouter que certains parents refusent de collaborer avec les services
consulaires et se retournent contre l'Etat lorsque leurs enfants se trouvent en
difficulté. Selon le secrétaire d'Etat, le phénomène des enfants mineurs
«harraga», «commence à se multiplier et à interpeller notre communauté». Et de
conclure «nous, en tant qu'Etat, avons le devoir de protéger ces enfants».
M. Benattalah a par ailleurs fait
savoir qu'une nouvelle loi promulguée en Syrie permet aux Algériens établis
dans ce pays d'avoir des droits d'héritage sans l'obligation d'avoir la
nationalité syrienne. M. Benatallah dira qu'une plateforme gouvernementale est
en préparation. Elle devra prendre en charge les préoccupations de la
communauté algérienne. Il a affirmé que sur les 23.000 Algériens vivant régulièrement
en Allemagne, le nombre de cadres ne dépasse pas un millier. «On compte 13.000
salariés et beaucoup de sans profession étant donné qu'ils n'ont aucune
qualification et ont des difficultés à s'intégrer», a observé M. Benatallah. A
la lumière de ses rencontres avec cette communauté installée en Allemagne, le
secrétaire d'Etat énumère quelques aspects: «C'est une communauté, en général,
bien intégrée dans la société allemande. Une frange vit dans des conditions
économiques difficiles. Heureusement que les lois allemandes offrent un bon
système de protection sociale», dit-il. Et de relever un point positif: il y a
une tendance générale dans cette communauté à vouloir contribuer au
développement de leur pays d'origine qu'est l'Algérie. «Beaucoup nous reprochent
de ne pas leur offrir la chance d'apporter leur contribution par le transfert
de technologie», atteste-t-il. «Certains chercheurs ont déjà présenté des
projets que nous allons accompagner. Nous comptons mettre toutes ces
compétences qui existent déjà en réseau», promet-il. M. Benatallah dit avoir
relevé à la faveur de ses visites une réalité: contrairement aux générations
passées, notre communauté installée actuellement à l'étranger «s'installe de
manière durable, ce n'est plus celle qui retourne au pays, y compris leurs
enfants. Cela induit des devoirs et des obligations nouvelles de l'Etat»,
dit-il. «Ceci appelle une réflexion d'ensemble sur tous les plans pour dépasser
les approches saisonnières», a-t-il considéré.
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Posté Le : 01/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com